Sur le département, la hausse des prix du carburant est effective depuis aujourd’hui. Du côté des consommateurs, la nouvelle n’est pas réjouissante et ceux-ci estiment être "impuissants" face à cette augmentation. Pour l’heure, le Super augmente de 6 centimes et le gasoil de 2. Quant au gaz, la bouteille passe de 17 à 18 euros.
Selon la Préfecture de la Réunion, la hausse des prix du carburant et du gaz aurait pu "être plus conséquente" puisque les prix sont gelés sur le département depuis le mois de mars 2009.
Du côté des consommateurs interrogés ce matin à Saint Denis, le sentiment général apparaît être celui de l’impuissance."On ne peut rien faire face à la hausse des prix de l’essence, on est bien obligés de rouler. On est totalement impuissants" témoigne un automobiliste.
D’autres estiment que cette augmentation reste raisonnable et soulignent le fait que "les prix du carburant à la Réunion restent tout de même inférieurs à ceux de la métropole".
Interrogé suite à l’application de cette hausse des prix en vigueur depuis aujourd’hui, Julien Badour - professeur et chercheur à l’Université de la Réunion dans la section Droit et Economie - évoque trois facteurs à prendre en compte.
Premièrement, ce professeur d’Université explique :" à la Réunion, nous sommes dans un système administré en ce qui concerne les prix du carburant et du gaz, ce qui veut dire que c’est la Préfecture qui prend les décisions relatives à la hausse ou à la baisse des prix".
Deuxième facteur évoqué par Julien Badour : "les taxes sont moins élevées en métropole qu’à la Réunion". Et enfin, "le coût du raffinement et la distance d’approvisionnement jouent également un rôle important dans le cadre de l’évaluation des prix du carburant".
Par ailleurs, en avril dernier les ministres d’Etat, de l’écologie, de l’énergie, la ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, et le secrétaire d’Etat chargé de l’outre-mer ont demandé une mission sur le système d’administration des prix des carburants dans les départements d’outre-mer.
Ils ont également demandé à la mission de "formuler des préconisations sur les évolutions possibles du dispositif, sans exclure une éventuelle libéralisation des prix. Cette mission a été confiée conjointement à l’inspection générale des finances, au conseil général des mines et à l’inspection générale de l’administration".
Le rapport relatif à ces travaux met en lumière de nombreuses questions ainsi que plusieurs préconisations qui doivent faire l’objet de discussions. Une nouvelle hausse est également attendue d’ici un mois sur le département.
Le préfet Pierre-Henry Maccioni a d’ores et déjà précisé que d’ici la fin de l’année 2009, toutes les décisions issues du Conseil Interministériel de l’Outre Mer concernant l’éventuel nouveau mode de fixation des prix des carburants dans les DOM seront connues.