Les pêcheurs mauriciens accompagnés de plusieurs associations ont manifesté ce jeudi contre les accords de pêches pris entre Maurice et le Japon. Les inquiétudes se manifestent que ce soit du côté des professionnels de la mer comme du côté des scientifiques.
Ce jeudi, une manifestation et un sit-in du collectif "La voix l’océan Indien" ont eu lieu au Jardin de la Compagnie à Port-Louis.
L’évènement s’oppose à l’accord de pêche avec le Japon. Il se dresse également contre ce que certains estiment être une "dilapidation" de leurs biens communs.
Cette nouvelle plateforme regroupe des pêcheurs, des militants écologistes et diverses organisations. Ils s’opposent aux contrats de pêche alloués aux étrangers et aux projets de ferme aquacole.
Des pêcheurs de Maurice et de Rodrigues mais également des représentants de plusieurs associations telles que CARES, Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL) et Sea Users Association étaient présents à la manifestation.
Après s’être arrêté au Jardin de la Compagnie, les manifestants se sont ensuite dirigés vers le bureau du ministre de la Pêche, Prem Koojoo, pour lui remettre une lettre.
Les professionnels de la mer à La Réunion ont plusieurs inquiétudes suite à l’annonce d’un possible accord de pêche entre Maurice et le Japon.
Stéphanie Sorby, une doctorante en droit international de l’environnement à l’Université de La Réunion et soutenue par l’IRD explique que les États sont souverains et peuvent conclure ce genre d’accord.
Bien qu’un moratoire datant de 1986 interdise la pêche à la baleine dans le monde, le Japon possède une dérogation scientifique.
La doctorante explique : "Il faut voir le contenu de l’accord. Il y a des règles qui existe. Il y a deux sanctuaires, l’Antarctique et l’océan Indien, interdit la chasse commerciale dans cette zone. La dérogation donne l’autorisation à la pêche scientifique. Il y a peu de chance que les Japonnais viennent dans l’océan Indien pour pêcher les baleines à bosse. Mais cela reste possible au regard du droit international."
De son côté l’océanographe mauricien, Vassen Kayppaymuthoo, déclare : "Je suis un petit peu inquiet. On a une zone exclusive de 2,3 millions de kilomètres carré que nous avons déjà de la difficulté à patrouiller et surveiller. Les accords de pêche avec l’Europe, le Japon, la Corée du Nord sont donnés dans un processus pas totalement transparent."
François Chartier, chargé de campagne océan à Greenpeace France explique : "Le programme de chasse baleinière japonais n’est pas rentable. Il n’y a pas de logique d’un point de vue économique d’ouvrir de nouvelles zones de chasse."