L’alerte tsunami déclenchée hier par les autorités a finalement été un bon exercice pour les professionnels de la mer et la population. Au lieu des 2 mètres annoncés, les vagues n’ont atteint que la hauteur de 10 centimètres.
Vers 17 heures hier, la préfecture de la Réunion a annoncé que des vagues de deux mètres risquaient de déferler sur les côtes réunionnaises, suite au séisme de magnitude 8,7 survenu au large de Sumatra, à 3300 kilomètres de l’île. Par sécurité, le niveau 2 du plan ORSEC "Alerte Tsunami" a été déclenché.
En fin d’après-midi, les pêcheurs et plaisanciers du port de Sainte-Marie ne savaient pas à quoi s’attendre, regardant l’horizon avec inquiétude. La plupart d’entre eux ont suivi les recommandations des autorités, retirant leurs bateaux de l’eau pour éviter tout dommage. Resserrant leurs amarres, d’autres patientaient, non sans une certaine angoisse.
Finalement, à 18h50, c’est officiel, l’alerte tsunami est levée. Soulagement du côté des professionnels et passionnés de la mer. Même si le tsunami attendu n’est jamais arrivé, nombreux sont ceux qui ont décidé de rester sur le port surveillant l’océan. "C’est une bonne nouvelle, mais on attend toujours encore un petit peu. Car même si on a mis le bateau en haut, on a une crainte", confie Annick, propriétaire d’un bateau sur le port. Les heures défilent et rien à signaler. Le niveau de l’eau ne monte pas et aucun courant inhabituel n’est à noter.
En conséquence, les embarcations sont replacées dans le port. "C’est le retour à quai après une heure de navigation et voilà rien d’anormal, la mer est belle", constate Jacques Gabi, marin au port de Sainte-Marie. "Moi je dis bravo aux autorités car l’alerte a été très préventive et cela a permis à tous les acteurs (...) de prendre leurs dispositions", poursuit-il.
L’alerte tsunami d’hier aura finalement été un très bon exercice grandeur nature pour tous les pêcheurs, plaisanciers et professionnels de la mer concernés par cet avis. Pour Cécile Dupré, présidente de la SNSM (Société Nationale de Secours en Mer), le bilan est positif. "C’est une grande satisfaction de voir que la solidarité a joué à fond, que nous étions prêts à intervenir au moment où il fallait", s’est-elle félicité, alors que le port de Sainte-Marie retrouvait son calme.
Pour rappel, deux tsunamis ont causé d’énormes dégâts en 2004 et en 2010. De nombreux bateaux ont été coulés, renversés par la houle déferlant dans les ports. Ces deux incidents dramatiques ont durablement marqué les esprits et tout le monde redoutaient de revivre ce cauchemar.