L’arrivée d’une vingtaine de Réunionnais enfants de la Creuse, ils seront au total plus de 70 ce week-end à participer à un grand rassemblement. Certains renouent avec leurs racines pour la première fois. C’est le cas de Christine et de Jean-Charles.
Déportée à deux ans et demi en Métropole, Christine retrouve tout juste son île natale. L’an dernier, elle apprend être une enfant de la Creuse en faisant des recherches sur ses origines. Elle prend alors contact avec sa mère biologique et ses frères. Ce mardi 1er décembre, elle les a rencontrés pour la première fois en 45 ans.
Les enfants de la Creuse en quête de leurs racines
"C’est beaucoup, beaucoup d’émotions. Les gens ne peuvent pas se rendre compte. Il y a eu un repas génial. Ma maman a fait un rougail saucisse. Je me suis sentie comme une princesse, je me suis dit que je ne mérite pas ce trop plein d’amour", raconte-t-elle.
"Après, ma petite nièce adorable arrive avec un sac plein de cadeaux. Elle était contente de me dire qu’elle les avait choisis, je ne m’y attendais pas du tout."
De retour à La Réunion pour la cinquième fois depuis son exil forcé en Creuse, Jean-Charles espère désormais obtenir des dédommagements pour la vie qu’on lui avait promis.
"Je me pose la question pourquoi. Pourquoi nous ont-ils envoyés là-bas ? C’est inadmissible ce qu’ils ont fait de nous. C’est une cicatrice qui restera toujours ouverte, on ne peut pas oublier ça. Retrouver sa famille 50 ans après, c’est inadmissible", dit-il, ému aux larmes.
"J’ai 67 ans. Quand je vois tous mes collègues qui partent les uns après les autres, je me dit qu’il est temps que l’Etat fasse quelque chose", escompte Jean-Charles.
Après des années de combats, Jean-Charles et Christine pourront dans quelques jours récupérer leurs dossiers complets et aller de l’avant