Vingt-et-un enfants de la creuse atterissaient ce mardi 1er décembre à La Réunion. Au total, 70 enfants coupés de leurs racines par l’Etat français entre 1962 et 1984 afin de repeupler les départements touchés par l’exode rural sont attendus ce week-end.
Ce matin, ils étaient vingt-et-un à poser les pieds sur leur île natale. De retour à La Réunion, les enfants de la creuse souhaitent renouer avec leurs racines. Certains d’entre-eux, comme Christine, ont découvert la triste vérité sur leur passé il y a encore peu de temps : "Je suis allé récupérer mon dossier à Quimper. Dessus, il y avait une lettre de ma Maman qui depuis ’93 a commencé des démarches pour savoir où j’étais". Son passé, Christine l’a traversé en grande partie sans connaître la vérité sur ses jeunes années : "On m’a toujours dit que ma mère m’avait déposé à la porte de la pouponnière à la Providence".
Déracinés par l’Etat français entre 1962 et 1984 afin de repeupler certains département touchés par l’exode rural, plus de 2 000 enfants ont ainsi été coupés de leurs racines. La Creuse était l’un des premiers départements d’accueil, avec près de 200 enfants accueillis dans ces conditions.
Jean-Charles, est quant à lui parti en octobre 1966 pour entreprendre des études d’architecture. En métropole, il est devenu un esclave, "battu tous les jours dans une ferme" assure-t-il aux portes de l’aéroport Roland Garros. Au total, 70 enfants de la Creuse seront réunis ce week-end. L’Etat a financé les billets d’avions et une partie de l’hébergement de ces anciens mineurs déracinés.
Pour rappel, l’assemblée nationale avait reconnu en 2014 "la responsabilité morale de l’Etat" dans la migration forcée de 1600 réunionnais vers la métropole.