La Réunion est plus exposée au tabagisme que la métropole. A la veille de la Journée mondiale sans tabac, la Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion (FRAR) demande la restriction des points de vente car ils sont 8 fois plus nombreux dans l’île qu’en métropole. Cet environnement est lié à un décret datant de la départementalisation et qui n’est plus adapté, selon le docteur David Mété. La FRAR interpelle donc la ministre de la Santé.
La FRAR tient à dénoncer "les conditions peu régulées qui régissent la vente du tabac à La Réunion et dans le reste des DOM".
A La Réunion, on compte près de 2 000 points de vente de tabac, soit un débit de tabac pour 450 habitants contre un pour 3 500 dans l’Hexagone. La FRAR a donc interpellé la ministre de la Santé par courrier.
La Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion (FRAR) dénonce les faits suivants : "Il y a dans notre département près de 2 000 points de vente de tabac à La Réunion, soit un débit de tabac pour 450 habitants contre un pour 3 500 dans l’Hexagone. Nous avons donc le triste privilège de trouver près de 8 fois plus de débits de tabac à La Réunion".
Toujours selon la FRAR : la multiplicité des points de vente de tabac, leur omniprésence dans l’environnement contribue malheureusement à "normaliser et à banaliser un produit hautement toxique et addictif, première cause de mortalité évitable".
La multiplicité des points de vente favorise "le tabagisme, en particulier l’initiation des jeunes notamment avec des points de vente à proximité des écoles, des établissements recevant la jeunesse", explique la Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion.
La vente de cigarettes à l’unité est également pointée du doigt par la FRAR car elle est largement pratiquée dans notre département et rend difficile les contrôles qui ne sont pas réalisés dans la pratique.
A La Réunion, la vente du tabac est régie par le décret n°48-544 du 30 mars 1948.
"Une mesure "transitoire" selon le texte qui permet presque à n’importe qui de vendre du tabac : boulangeries, boutiques, stations-service, etc. Or ce dispositif, qui devait être provisoire, dure depuis soixante-dix ans !" dénonce la Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion.
"Madame la Sénatrice Anne-Marie PAYET, animée par le souci de réguler la vente du tabac dans les DOM, est à l’origine de l’article 160 de la Loi n°2008-1425 du 27 décembre 2008 (article 568 bis du Code général des impôts) établissant le principe d’une licence pour les débits de tabac dans les DOM" rappelle la FRAR.
Avant de poursuivre : "Son entrée en vigueur était initialement prévue en 2011 avec un quota de 1070 licences dont la délivrance devait être assurée par le Conseil Général et renouvelée chaque année. Faute de décret d’application, cette loi n’a jamais été appliquée et se retrouve année après année repoussée au détriment de la santé de la population".
Le tabagisme, avec 580 décès annuels, est la première cause de mortalité évitable à La Réunion et le tabac ici tue 1.5 fois plus que dans l’Hexagone.
"Nous lé pas plus, nous lé pas moins, la population de La Réunion doit bénéficier de la même protection de sa santé que le reste de la population" insiste la FRAR.
"La santé ne devrait jamais être sacrifiée pour la préservation des intérêts politiques, économiques de quelques-uns" estime la Fédération Régionale d’Addictologie de La Réunion.
Au nom des populations d’Outremer, de sa jeunesse, la FRAR sollicite dans une lettre ouverte Madame Agnès Buzyn - ministre des Solidarités et de la Santé -, afin que la Loi régulant la vente du tabac en France soit aussi appliquée à La Réunion et dans le reste des DOM.