Les propositions du chef de l’Etat ne manquent pas de faire réagir les chefs d’entreprises réunionnais. Certains patrons interrogés ce matin considèrent que le projet d’exonérer de charges sociales et patronales en cas d’embauche d’un jeune de moins de 25 ans est "une bonne mesure" mais ne suffira pas à relancer l’économie locale. La CFDT s’interroge quant à elle sur l’efficacité de cette mesure.
En visite dans notre département hier, le candidat président a détaillé ses différentes mesures pour relancer l’économie et lutter contre le chômage qu’il considère comme "le drame de la Réunion". Assénant que le chômage des jeunes est "une priorité absolue", le chef de l’Etat, qui brigue un second mandat à l’Elysée, a annoncé deux dispositifs majeurs destinés à lutter contre le fléau du chômage des jeunes et à soutenir la production locale.
La plus forte proposition concerne l’exonération totale de charges sociales et patronales, si l’entreprise choisit d’employer un jeune de moins 25 ans et ce quelque soit le secteur d’activité. Un système qui serait effectif pendant une durée de trois ans. L’autre mesure déterminante concerne la suppression de l’ensemble des charges sociales en cas de créations d’emploi et ce quelque soit l’âge de la personne embauchée.
Pour Christian Clerc, directeur général d’une entreprise de BTP (Bâtiment et Travaux Publics) favorable au président sortant, le chef de l’Etat a pris "de bonnes mesures". Néanmoins, il n’apporte pas de solution au problème du besoin de main d’oeuvre. Si les entreprises n’ont pas besoin d’embaucher, elles n’embaucheront pas, résume t-il. L’essentiel étant "de créer une dynamique à long terme".
L’exonération des charges sociales est-elle directement créatrice d’emplois ? La réponse n’a rien d’évident selon Jean-Pierre Rivière de la CFDT. Selon lui, cette annonce du chef de l’Etat n’a rien de réellement nouveau, le dispositif d’exonération étant déjà prévu par le système des contrats aidés annoncés par le préfet Michel Lalande récemment. D’autre part, le syndicaliste s’interroge sur l’efficacité des différentes exonérations, soulignant qu’aucun retour sur expérience n’a été fait sur les lois déjà existantes, comme la loi Perben.