Invitée de "Face à l’Eco" lundi, Marie-Christine Tizon, présidente de l’Observatoire des prix des marges et des revenus décrypte la nouvelle mouture du bouclier qualité-prix qui sera lancé le 17 mars prochain.
Le bouclier qualité-prix 2014 entre en vigueur le 17 mars prochain. 110 produits pour un montant global de 300 euros. L’année dernière la liste Lurel regroupait 108 produits pour un montant maximum de 296 euros. "Cette liste est le résultat des négociations menées avec le préfet avec l’ensemble des acteurs économiques de l’île", a indiqué Marie-Christine Tizon. Avec l’ancienne version de la liste, les distributeurs avaient procédé à des prix inférieurs 288 euros en moyenne. La présidente de l’Observatoire espère que les prix pratiqués seront également inférieurs avec la nouvelle mouture.
"Les acteurs économiques ont joué le jeu de la négociation et ça se voit", s’est félicitée Marie-Christine Tizon. Et d’ajouter : "Si on reprend les produits qui étaient dans le bouclier qualité-prix de l’année dernière, plus les quelques nouveaux de cette année et qu’on applique l’inflation on a un panier qui correspondrait à 350 euros et qui est proposé à 300 euros". Pour arriver à ces tarifs, "les différents acteurs économiques ont accepté de réduire leurs marges sur ces produits au bénéfice du consommateur", explique la responsable de l’Observatoire.
Le 17 mars prochain, de nouveaux produits font leur entrée dans la liste quand d’autres s’en vont. La liste comportera plus de fruits et légumes frais, des produits issus de la production locale. Une démarche qui répond au souhait des associations de consommateurs et de l’UDAF qui "avait insisté sur la qualité nutritionnelle des produits". La liste précédente regroupait six familles de produits. Les associations ont exprimé leur volonté de voir apparaître une septième famille, celle des fruits et légumes frais.
Près de 45% des produits proposés sont de production locale. "Un pourcentage très important", selon Marie-Chirstine Tizon. Le chiffre place La Réunion en première position dans la liste des départements d’Outre-mer concernés par le dispositif. "L’Observatoire avait demandé que l’on fasse aussi bien que l’année dernière", indique la présidente de la structure qui souligne "un effort important de la part des producteurs et des industriels locaux". Marie-Christine Tizon espère que, comme en 2013, ces nouveaux produits figurent parmi dans ceux enregistrant la plus forte hausse de consommation.
Huit produits ont été ajoutés dans la nouvelle liste. Nouveauté : deux produits issus de la filière pêche locale. L’an dernier, le bouclier qualité-prix comptait, dans les faits 107 produits. Le panier de poissons pélagiques était resté absent des rayons de supermarchés. "Ils ont fait le nécessaire pour que ces produits soient disponibles assez rapidement", précise la responsable de l’Observatoire.
Marie-Christine Tizon est revenue sur les leçons tirées du bouclier qualité-prix 2013. Le principal problème rencontré a été celui de la disponibilité du produit. Lors des derniers relevés, un taux de rupture 14% a été constaté. "J’espère que le taux de rupture va être nettement inférieur. Il ne faudrait pas dépasser un taux de rupture de 5%", estime la présidente de l’Observatoire des prix.
L’autre lacune à résorber est celle de l’affichage et du repérage des produits dans les magasins. "L’ensemble des commerçants va jouer le jeu pour que les consommateurs repèrent bien ces produits", précise Marie-Christine Tizon.
En marge du bouclier qualité-prix, le problème des tarifs élevés pratiqués dans le secteur de l’automobile et notamment des pièces détachées a été évoqué, avec des prix jusqu’à 100% supérieurs à ceux de la métropole.
L’observatoire des prix va "publier dans le courant du premier semestre d’une étude sur le coût de l’automobile à La Réunion", indique Marie-Chirstine Tizon. Le rapport prendra en compte une vision large de la problématique, depuis l’achat de la voiture neuve avec le coût du crédit, ajouté au coût de l’entretien.