"L’extrême droite est une menace pour le vivre-ensemble à La Réunion" selon plusieurs associations signataires d’un communiqué à l’approche des élections législatives.
Les associations signataires sont : ATD Quart Monde, CEMEA Réunion, Droit Au Logement 974, Emmaüs Connect, Emmaüs Réunion, Fédération des Acteurs de la Solidarité Océan Indien, Fondation Abbé Pierre, La Cimade, Ligue des droits de l’Homme La Réunion, Médecins du Monde Océan Indien, OriZon, Réseau Oté.
Le communiqué :
"Alors que la convocation d’élections législatives anticipées pourrait conduire l’extrême-droite à s’emparer du pouvoir, nous, organisations de la société civile, souhaitons alerter sur les menaces concrètes qui pèsent sur les droits fondamentaux, socle des valeurs républicaines et du vivre-ensemble réunionnais. En tant qu’acteurs de la solidarité engagés au quotidien pour apporter des réponses concrètes (accès au logement, à l’alimentation, à la santé, à l’emploi, aux droits sociaux, etc.) auprès des personnes les plus impactées par la précarité, nous exprimons notre vive préoccupation.
En dépit de toutes les apparences de « banalisation » voire de « normalisation », l’extrême droite n’a pas changé. Elle représente un danger dans l’accès pour toutes et tous à la santé, au logement, aux droits sociaux, à la mobilité et aux services publics de manière générale. L’extrême droite souhaite trier les personnes en fonction de leurs origines, leur orientation sexuelle, leur religion, leur nationalité, leurs revenus. Ne nous laissons pas tromper par les idées et les propositions de l’extrême droite qui vont à l’encontre des droits des personnes les plus démunies et des minorités, avec pour effet de les stigmatiser encore davantage.
Récemment en France, l’extrême droite souhaitait affaiblir la loi SRU qui impose à un certain nombre de communes une obligation minimale de 20 ou 25 % de logements sociaux, alors que l’inflation et la précarité empêchent de plus en plus de ménages de se loger dignement. L’extrême droite souhaite également supprimer l’aide médicale de l’Etat (AME) qui permet aux personnes étrangères de se soigner dans l’attente d’obtenir des papiers, ce qui est un non-sens en matière de santé des personnes et de santé publique pour l’ensemble de la société. Par ailleurs, elle soutient fermement le projet de réforme constitutionnelle visant à supprimer le droit du sol, ce qui bloquerait toute chance d’insertion, à leur majorité, de jeunes né·e·s et scolarisé·e·s en France. L’an passé, au sein du Parlement Européen, l’extrême droite française s’est abstenue au moment de la ratification de la Convention d’Istanbul, un texte clé dans la lutte contre les violences conjugales et intra-familiales.
Ne renions pas l’histoire de La Réunion, le métissage, la lutte pour l’égalité de toutes et de tous. Ne fermons pas les yeux sur l’extrême droite dont les orientations politiques aggraveront les difficultés que subissent de trop nombreuses personnes à La Réunion : 319 000 personnes qui vivent avec moins de 1 168 euros par mois ; 140 000 personnes qui souffrent de mal-logement ; 40,4% de la population qui dépend de la complémentaire santé solidaire pour se soigner.
Nous sommes dans un moment crucial pour l’avenir de notre démocratie, la liberté, l’égalité, et la fraternité. Hier, plus encore aujourd’hui, et quelle que soit la situation politique demain, nous sommes déterminé·e·s à résister pour défendre une société plus juste, plus solidaire, en luttant contre les inégalités sanitaires, sociales, économiques et environnementales. Nous avons des propositions efficaces pour incarner une telle ambition en faisant des choix politiques à la hauteur des enjeux. Nous ne lâcherons rien et nous resterons toujours aux côtés des plus fragiles."