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Le lundi 16 mai, l’UNESCO a instauré la journée internationale du vivre ensemble en paix. Si le vivre ensemble est une valeur très appréciée dans la culture réunionnaise, cette notion n’est pas encore acquise selon Chloé, militante, qui répond aux questions de Linfo.re.
La journée du vivre ensemble en paix, célébrée le 16 mai, n’accroche pas tout le monde. C’est le cas de Chloé, militante à l’origine de la page La Kafrinitude, sur les réseaux sociaux, dédiée à l’antiracisme, la décolonisation et l’afro-féminisme à La Réunion.
Elle définit cette notion comme une acceptation sans frontières ni barrières, qu’elles soient ethniques, religieuses, de genre ou sexuelles. Pourtant, pour celle qui qualifie cette définition d’utopie, le vivre ensemble à La Réunion ne serait qu’un mythe qui ne correspond pas à la réalité réunionnaise. " Si nous sommes arrivés à une certaine acceptation des autres religions, ce n’est pas le cas pour tout, notamment de l’acceptation culturelle, ou encore ethnique à La Réunion. "
Celle qui dénonce activement la discrimination subie par les communautés mahoraises et comoriennes sur les réseaux, avance que les coutumes de ces dernières ne sont pas les bienvenues dans la culture réunionnaise malgré leur ascendance africaine. Selon Chloé, la communauté réunionnaise ne reconnaît son africanité uniquement lors des événements comme la Fet’Kaf, alors même qu’elle est un croisement de cultures et d’endroits dans le monde. "Rejeter les comoriens et les mahorais revient à nous rejeter nous-même.", avance-t-elle.
La jeune militante, qui ne nie pas l’existence du vivre ensemble, dénonce néanmoins que l’apologie autour de cette notion n’est faite qu’à des fins touristiques et politiques permettant, selon notre interlocutrice, "de mettre sous le tapis les discriminations et les difficultés de la société réunionnaise."
Pour elle, réussir à obtenir un vivre ensemble accompli ne se résumerait pas simplement à se tolérer mais surtout à accepter toutes les cultures non-occidentales dans leur totalité, sans jugement.
Agnès Jance