De plus en plus de femmes en France et ailleurs ont recours à l’art du tatouage après avoir subi une mastectomie. Cette pratique reconstructrice s’est également introduit sur l’île. L’artiste Marion, présente sur les réseaux sous le nom de Noon Tatoo Therapy, parle de cette expérience.
À l’occasion de l’octobre rose, il est important d’évoquer la reconstruction des survivantes du cancer du sein qui ont, pour beaucoup, perdu cette partie de leur corps durant leur combat. Certaines ressentent le besoin de recouvrir les cicatrices conservées. C’est là que les artistes comme Marion interviennent.
Il y a quelques mois, Marion est arrivée à la Réunion avec un concept peu connu sur l’île : celui du recouvrement des cicatrices sur les seins par des tatouages. Cette thérapie consiste à créer des aréoles mammaires 3D à l’aide du tatouage, destiné aux femmes ayant subi une mastectomie. Le résultat peut être naturel, pour ressembler au mieux au mamelon, ou peut être plus artistique, selon les désirs des clientes.
Le tatouage du sein est bienfaisant pour celles qui en ont recours, croit la tatoueuse. Il les aide à cheminer vers l’acceptation de leur corps, à reprendre confiance en elles et à retrouver cette part de leur féminité qu’elles sentaient avoir perdue. Un apport physique qui contribue à leur reconstruction psychologique, selon elle.
Marion s’est lancée dans ce projet car elle aime aider les autres et est toujours ravie de voir ses clientes la quitter avec un sourire rayonnant. Aussi, l’idée lui avait toujours tenu à cœur, car le cancer du sein a eu une place conséquente dans sa vie. "Ma grand-mère l’a eu. Elle a pu conserver son sein, mais toutes n’ont pas cette chance."
Depuis son arrivée récente sur l’île, Marion n’a pas encore eu l’occasion de tatouer des mamelons. D’autres salons de tatouage contactés par l’équipe de LINFO.re disent avoir recours à cette pratique régulièrement "Le sujet est assez tabou, ici ou en France. Et puis, il n’est pas simple de franchir le pas", estime la tatoueuse. Néanmoins, Marion encourage les femmes à entrer en contact avec elle sur les réseaux sociaux, car c’est une pratique très humaine qui apporte du bien-être à celles qui l’osent, conclut-elle.