Ce second week-end de décembre a été intense à la Ravine Blanche de Saint-Pierre où s’est tenue la 17e édition du Sakifo. Malgré un contexte sanitaire compliqué, l’évènement a réuni plus de 17 000 festivaliers, mais aussi des manifestants qui s’opposaient à la tenue de ce festival, en contradiction avec les récentes mesures sanitaires, selon eux.
Après avoir été annulé en 2020, le Sakifo a été renouvelé, cette année. Du vendredi 10 au dimanche 12 décembre, les festivaliers se sont réunis sur le site de la Ravine Blanche à Saint-Pierre. Des artistes internationaux, mais aussi des artistes péï étaient présents. L’évènement a marqué par son grand retour, mais aussi par la polémique qui l’entourait.
La progression de la pandémie a obligé le gouvernement à mettre de nouvelles mesures sanitaires en place. Toutefois, le Sakifo n’a pas été annulé, ce qui n’a pas empêché le festival d’être impacté par la crise sanitaire. En effet, quelques jours avant son lancement, huit artistes se sont désistés et les organisateurs ont eu peu de temps pour les remplacer. Une mission à laquelle ils n’ont pas échoué. Cependant, les artistes n’ont pas été les seuls à annuler leur présence au Sakifo.
Avec le progrès de la cinquième vague, la découverte d’un nouveau variant et le renforcement des mesures sanitaires, ce sont près de 2 000 spectateurs qui ont demandé à ce que leur billet soit remboursé. " C’est vraiment exceptionnel. Sans ces demandes de remboursement, on serait certainement sur une très bonne édition ", avait alors fait savoir Jérôme Galabert, fondateur du Sakifo. Cette année, le festival a accueilli près de 17 000 festivaliers, soit 10 000 de moins qu’en 2019, avant la pandémie.
Sans surprise, le festival s’est tenu à condition de respecter des règles sanitaires. Le pass sanitaire et le port du masque étaient obligatoires. Trente agents de sécurité et une vingtaine de bénévoles étaient présents pour assurer le respect de ces règles. Les organisateurs avaient également annoncé mettre à disposition des festivaliers un stand de dépistage.
Dans les jours qui ont précédé le festival, celui-ci était au centre de débats dans lesquels des associations, des militants et des Réunionnais remettaient en question le maintien du festival.
L’association Agir pour la Défense du Domaine Public Maritime et de L’Environnement (Agir DDPME) avait saisi le préfet pour faire savoir leur incompréhension. Dans le cadre du festival, des installations avaient été mises en place à l’avance et auraient empiété sur l’espace public, mais aussi sur le domaine public maritime protégé, selon l’association. L’association dénonçait également le maintien du festival qui entraient en contradiction avec les mesures sanitaires récemment mises en place pour contrer la cinquième vague de la pandémie, selon eux.
Plusieurs Réunionnais et militants se sont également opposés à la tenue du festival pour cette dernière raison. Beaucoup ont comparé l’ampleur du festival et des festivaliers aux pique-niques traditionnels de l’île qui sont interdits par arrêté préfectoral.
Lors de l’évènement, plusieurs militants étaient présents à l’entrée du festival pour faire part de leur mécontentement. Sur les réseaux sociaux, des vidéos de la foule de festivaliers et de l’absence de masque chez beaucoup d’entre eux continuent d’être partagés sur les réseaux sociaux et d’alimenter le débat.
Selon une source sûre, au moins un artiste qui a performé au Sakifo ce week-end a par la suite été testé positif au Covid-19.