La fête de la Toussaint approche à grands pas. Les cimetières vont se remplir pour les traditionnels recueillements sur les tombes. Partout dans l’île, la saturation des cimetières pose question. À Saint-Benoît, un projet d’extension est en cours pour augmenter le nombre de places disponibles. Pour cela la mairie n’a pas d’autre choix que de détruire un petit quartier populaire, ce qui n’est pas du goût des habitants.
Les morts vont-ils finir par déloger les vivants ? À Saint-Benoît, dans le cadre d’un projet d’expansion du cimetière, neuf familles sont sous la menace d’une expulsion. C’est notamment le cas de Jean-Hyves âgé de 63 ans, il a grandi dans ce quartier. Sa maison ne se trouve qu’à quelques pas du cimetière.
"Je ne veux pas partir, je mourir ici. Le matin quand je me lève je suis désespéré, je me dis que je me peux me retrouver à la rue".
Une expansion qui vient répondre à un manque de place pour de nouvelles sépultures. La solution de la mairie serait de récupérer l’espace occupé par ces constructions, considérées comme irrégulières. "Au niveau de la commune de Saint-Benoît nous avons deux cimetières. Celui de Sainte-Anne est déjà arrivé à saturation, plus aucune concession n’est disponible. Sur le cimetière du centre-ville il reste 12 concessions disponibles", explique Lise-May Turpin, président du collectif Cizan de l’Est.
Coincé entre le cimetière et la mère, le quartier des Rails se tient là où passait le ti train lontan. Selon les associations qui luttent pour sa conservation, il fait partie du patrimoine bénédictin.
"Certes il faut des cimetières, mais il ne faut pas éradiquer notre patrimoine et enlever complètement notre histoire. On n’est pas d’accord !",réagit Alexandrine Duchemane-Araye, présidente de l’association Nout Memwar Ek Nout Patrimwan.
Sur internet, une pétition pour la protection du quartier a déjà rassemblé plus de 150 signatures. Un courrier de demande de réévaluation du projet d’extension a été adressé à la mairie de Saint-Benoît.