Alors qu’elle était à l’hôpital, sa sœur a fait deux virements de 50 000 euros avec ses codes bancaires.
Elle a vendu la voiture de sa sœur le jour où elle est rentrée à l’hôpital, gravement malade. Élisabeth, une femme de 67 ans, était jugée ce mardi 29 octobre 2024 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Elle est accusée d’avoir détourné l’héritage de sa sœur mourante, destiné à la fille adoptive de celle-ci.
Le 14 septembre 2018, Jeanne*, atteinte d’un cancer du poumon, est hospitalisée. Le même jour Élisabeth se rend chez une connaissance afin de vendre la voiture de Jeanne, pour 5 000 euros. Quelques jours plus tard, alors que Jeanne est dans le coma, deux virements de 50 000 euros sont effectués en ligne depuis le compte de Jeanne, vers le compte de leur mère.
Quelques années avant, Jeanne avait fait un testament attestant que tout ce qu’elle possédait reviendrait à sa fille le jour de sa mort. Après le décès de Jeanne, sa fille découvre les deux virements effectués sur le compte de sa grand-mère et porte plainte. Une décision de justice oblige la grand-mère à rembourser la somme. Mais l’argent ne se trouve plus sur son compte. Les enquêteurs découvrent qu’il a été rapidement viré à Élisabeth et à son frère.
Pendant son procès, Élisabeth a réponse à tout. Elle explique qu’après le décès d’un autre membre de la famille, leur mère “n’a rien eu” et que Jeanne a tout récupéré. Cette dernière se serait donc engagée à rembourser 100 000 à leur mère. Puis leur mère aurait promis de partager la somme entre Élisabeth et son frère. “Je n’appelle pas ça un détournement, c’était un accord entre mes parents et ma sœur.” Alors que Jeanne est à l’hôpital, Élisabeth effectue les transferts d’argent à partir du compte de son compte. “Elle m’a donné ses codes pour faire le virement à maman”, assure-t-elle.
Quant à la voiture, “c’est ma mère qui l’a achetée, mais elle n’a pas pu la mettre à son nom parce qu’elle était trop vieille”, rapporte Élisabeth. Quand on lui demande si sa sœur n’était pas particulièrement affaiblie au moment de ces transferts d’argent, elle répond qu’elle “a toujours été plus ou moins fragile”.
“[Jeanne] a prit toutes les précautions qu’une mère peut prendre. D’abord l’adoption puis un testament", faire savoir l’avocate de la fille de Jeanne. "S’il y avait vraiment un accord, elle aurait viré l’argent au moment de la vente de sa maison. [Élisabeth] soutient qu’elle était saine d’esprit et pas vulnérable, alors qu’elle était à quelques jours de sa mort et sous morphine. Il est clair qu’elle a abusé de sa sœur mourante.”
Élisabeth écope d’un an de prison avec sursis et de 500 euros d’amende, son frère de six mois avec sursis et de 3 000 euros d’amende.
*Prénoms d’emprunt