La culture de la canne à sucre est enracinée dans notre histoire économique et sociale. Face aux crises traversées par le secteur et la concurrence internationale, l’exploration de cultures alternatives est devenue une nécessité. C’est pourquoi le parti Génération Écologie propose la culture du Chanvre non psychotrope.
Voici le communiqué :
Plante introduite depuis l’Antiquité en Europe par les Scythes selon Hérodote, puis imposée par Charlemagne dans son empire comme plante textile, la culture du chanvre est ancienne et possède de multiples avantages.
Hélas, aujourd’hui pour une majorité de personnes, cette plante est synonyme de « pétard » et on en voit que l’usage récréatif alors que le chanvre « on le boit, on le mange, on le porte et on en fait des maisons ».
Le chanvre non psychotrope, également connu sous le nom de chanvre industriel (cannabis Sativa) est une plante annuelle à cycle de développement très court (110 à 130 jours) qui peut atteindre plus de 3 mètres de hauteur. Elle est constituée de graines oléagineuses nommées chènevis et de tiges, elles-mêmes, composées de fibres en partie périphérique (30 à 35% de la masse totale de la tige) et de chènevotte en partie centrale (50 à 55% de la masse de la tige). Cette variété de cannabis contient une très faible teneur en THC (tétrahydrocannabinol), le composé responsable des effets psychoactifs.
Ce type de chanvre est cultivé principalement pour ses fibres, ses graines et ses utilisations industrielles et est légalement autorisé dans de nombreux pays en raison de son absence d’effets psychotropes. En France où elle est cultivée dans plusieurs départements d’Occitanie dans la filière du bâtiment et du textile, seules les semences ayant un taux de THC inférieur à 0,3% sont autorisées.
Pour notre territoire la culture du chanvre non psychotrope engendrerait de multiples bienfaits :
La culture du chanvre est plus respectueuse de notre environnement, en effet le chanvre nécessite peu d’intrants chimiques (pesticides, herbicides) et d’eau par rapport à d’autres cultures comme la canne à sucre. Il améliore également la qualité des sols en les régénérant et en les consolidant grâce à son système racinaire qui peut descendre jusqu’à un mètre, ce qui en fait une culture idéale pour des pratiques agricoles durables.
Aussi le chanvre offre une polyvalence de produits, elle peut être transformée en une large gamme de produits, allant des textiles aux matériaux de construction, en passant par les cosmétiques et les compléments alimentaires. Cette diversité d’applications offre des opportunités économiques variées pour les agriculteurs et les entreprises locales.
Enfin, l’impact économique pour notre territoire sera non négligeable, car en diversifiant les cultures, La Réunion peut réduire sa dépendance vis-à-vis du marché mondial du sucre, stabilisant ainsi les revenus des agriculteurs. De plus, la demande mondiale pour des produits à base de chanvre est en croissance, offrant des perspectives d’exportation intéressantes.
Malgré ses avantages, l’introduction de la culture du chanvre non psychotrope à La Réunion n’est pas sans défis. La première difficulté réside dans la sensibilisation et l’acceptation de cette culture par la population locale. En raison de l’association historique du cannabis avec des usages récréatifs, il est essentiel d’informer et d’éduquer les agriculteurs et la population sur la différence entre le chanvre industriel et les variétés psychotropes.
Ensuite, il y a des enjeux législatifs et réglementaires. La culture du chanvre est strictement encadrée par la loi en France, et toute initiative à La Réunion devra se conformer aux régulations nationales et européennes en matière de culture et de transformation du chanvre.
Enfin, le développement de cette filière nécessite des investissements en infrastructures pour la transformation du chanvre, ainsi qu’un soutien technique et financier aux agriculteurs pour la transition vers cette nouvelle culture.
« Mé pa kapab lé mor san essayé » et pour Génération Écologie Réunion la culture du chanvre à la Réunion demeure une perspective d’avenir. L’introduction du chanvre non psychotrope à La Réunion pourrait représenter un tournant pour l’économie agricole de l’île en offrant une alternative durable et économiquement viable à la canne à sucre, le chanvre pourrait contribuer à la diversification de l’agriculture réunionnaise, à la préservation de l’environnement, et à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs.
Pour réussir cette transition, il est crucial de développer des partenariats entre les pouvoirs publics, les institutions de recherche, les agriculteurs et les entreprises du secteur privé. Des programmes de formation, des incitations fiscales, et un cadre réglementaire clair sont également nécessaires pour soutenir cette nouvelle filière.
En somme, pour Génération Écologie la culture du chanvre non psychotrope à La Réunion offre un potentiel considérable pour construire une agriculture plus résiliente, durable et prospère sur l’île. Avec une stratégie bien pensée et un engagement collectif, le chanvre pourrait devenir un pilier important de l’économie réunionnaise, tout en contribuant à un avenir plus vert et plus durable.