Mon billet « rose pour les filles, bleu pour les garçons » vous à fait réagir et c’est tant mieux ! Que l’on habille une petite fille en rose ou un petit garçon en bleu n’est pas un problème en soit : le problème vient des inégalités qui en découlent. Les stéréotypes genrés entraînent des inégalités hommes-femmes. En effet, bien que les hommes et les femmes aient les mêmes droits, dans les faits les femmes sont, par exemple, moins rémunérées que leurs homologues masculins.
« L’égalité des sexes est plus qu’un objectif en soi. C’est une condition préalable pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, de la promotion du développement durable et de la bonne gouvernance ».
Kofi Annan
D’après l’INSEE, en 2017, en France, les femmes salariées du secteur privé percevaient en moyenne 16,8 % de moins que les hommes pour un même volume de travail.
Pour l’économiste Séverine Lemière « toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire en regardant à même temps de travail, même secteur, même taille d’entreprise, même catégorie professionnelle » l’écart de salaire restant était, en 2012, d’environ 9 % , il est aujourd’hui de…8 % !
Depuis le mercredi 3 novembre à 12h22 (heure Réunion), les femmes « travaillent gratuitement » et ce jusqu’à la fin de l’année à cause des inégalités salariales. Cette date et cette heure ont été calculées par l’économiste Rebecca Amsellem et son collectif « Les Glorieuses » à partir des données Eurostat, l’Office statistique de l’Union européenne : en 2021, les femmes gagnent 16,5% de moins que les hommes, à travail et temps équivalents.
L’objectif de cette démarche est de sensibiliser les pouvoirs publics sur la question des inégalités salariales. Ainsi, afin de lutter contre ces inégalités, et s’inspirant du modèle scandinave, des propositions sont faites aux candidats à l’élection présidentielle de 2022 :
- Revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses.
- Favoriser le congé parental commun payé de manière équivalente.
- Conditionner l’accès aux marchés publics, ou encore à certaines subventions publiques au respect de l’égalité salariale.
Les inégalités hommes-femmes ne datent pas d’hier et sont présentes dans d’autres sociétés que la nôtre.
En effet, on les retrouve dès le paléolithique, il y a de cela plus de 3 millions d’années. Pendant les périodes de chasse, les femmes avaient interdiction de chasser, non pas parce qu’elles étaient physiquement incapables mais par croyance. C’est ce que montre l’anthropologue Alain Testart dans son ouvrage « L’Amazonie et la cuisinière. Anthropologie de la vision sexuelle du travail ».
L’auteur nous dit que « pendant des millénaires […] la division sexuelle du travail provient de ce que la femme a été écartée des tâches qui évoquaient trop la blessure secrète et inquiétante qu’elle porte en elle ». Faire écouler le sang des bêtes rappelait les menstruations des femmes, qui d’après la croyance effarouchaient le gibier !
Le traitement genré des filles et des garçons, celui-là même qui entraîne des inégalités hommes-femmes, est aussi présent sur le continent africain. En témoignent, les travaux de l’anthropologue Françoise Héritier. Elle étudie ces situations chez les Samo, une population mandingues d’Afrique vivant à l’ouest du Burkina Faso et au sud-est du Mali. L’anthropologue explique avoir remarqué que les femmes se comportaient différemment avec leurs bébés lorsqu’ils pleuraient. Si c’était un garçon, elles s’arrêtaient pour lui donner le sein et si c’était une fille, celle-ci devait attendre.
Ces mères justifiaient leur attitude ainsi : « les petits garçons ont ‘’le cœur rouge’’, c’est-à-dire le cœur violent ; elles pensent qu’il y a une essence du masculin qui les rend violents et ayant le cœur rouge et donc porté à la colère, ils risqueraient de s’étouffer et de mourir de colère si on ne les satisfaisait pas tout de suite ». On leur donne donc tout de suite le sein ! Pour Françoise Héritier, « l’explication, qui est essentialiste pour les garçons, devient sociologique pour les filles. Pour ces mères, une fille doit apprendre très vite la patience car elle devra être patiente et attendre toute sa vie sans jamais être satisfaite ; on ne doit donc pas lui donner tout de suite le sein pour lui apprendre la patience, la frustration ».
- Favoriser le congé parental commun payé de manière équivalente.
- Conditionner l’accès aux marchés publics, ou encore à certaines subventions publiques au respect de l’égalité salariale.
Les inégalités hommes-femmes ne datent pas d’hier et sont présentes dans d’autres sociétés que la nôtre.
En effet, on les retrouve dès le paléolithique, il y a de cela plus de 3 millions d’années. Pendant les périodes de chasse, les femmes avaient interdiction de chasser, non pas parce qu’elles étaient physiquement incapables mais par croyance. C’est ce que montre l’anthropologue Alain Testart dans son ouvrage « L’Amazonie et la cuisinière. Anthropologie de la vision sexuelle du travail ».
L’auteur nous dit que « pendant des millénaires […] la division sexuelle du travail provient de ce que la femme a été écartée des tâches qui évoquaient trop la blessure secrète et inquiétante qu’elle porte en elle ». Faire écouler le sang des bêtes rappelait les menstruations des femmes, qui d’après la croyance effarouchaient le gibier !
Le traitement genré des filles et des garçons, celui-là même qui entraîne des inégalités hommes-femmes, est aussi présent sur le continent africain. En témoignent, les travaux de l’anthropologue Françoise Héritier. Elle étudie ces situations chez les Samo, une population mandingues d’Afrique vivant à l’ouest du Burkina Faso et au sud-est du Mali. L’anthropologue explique avoir remarqué que les femmes se comportaient différemment avec leurs bébés lorsqu’ils pleuraient. Si c’était un garçon, elles s’arrêtaient pour lui donner le sein et si c’était une fille, celle-ci devait attendre.
Ces mères justifiaient leur attitude ainsi : « les petits garçons ont ‘’le cœur rouge’’, c’est-à-dire le cœur violent ; elles pensent qu’il y a une essence du masculin qui les rend violents et ayant le cœur rouge et donc porté à la colère, ils risqueraient de s’étouffer et de mourir de colère si on ne les satisfaisait pas tout de suite ». On leur donne donc tout de suite le sein ! Pour Françoise Héritier, « l’explication, qui est essentialiste pour les garçons, devient sociologique pour les filles. Pour ces mères, une fille doit apprendre très vite la patience car elle devra être patiente et attendre toute sa vie sans jamais être satisfaite ; on ne doit donc pas lui donner tout de suite le sein pour lui apprendre la patience, la frustration ».
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