L’arme responsable de la mort d’un jeune homme de 28 ans, dans la nuit de vendredi à samedi au Port est un gomme-cogne. Ce fait-divers ravive la polémique autour de ces armes de défense dont la vente certes contrôlée, reste libre.
Appartenant à la 7ème catégorie des armes, le gomme-cogne est considéré comme une arme de défense. Le hic, c’est que cette "arme à feu fabriquée pour tirer une balle ou plusieurs projectiles" peut tuer. A la Réunion, plusieurs affaires criminelles ont mis en avant ce paradoxe.
Il existe une dizaine d’armureries dans l’île. Chaque mois ce sont en moyenne six armes de défense de ce type qui sont vendues par magasin. Leurs prix varient entre 150 euros et 300 euros. Et si la vente est libre, la législation en vigueur n’a eu de cesse de se renforcer au fil des dernières années.
Un décret datant de novembre 2005 énonce en effet que tout détenteur d’un gomme-cogne doit avoir atteint la majorité et avoir rempli au préalable une déclaration d’acquisition que l’armurier fournira par la suite à la Préfecture. Le décret voté en 2005 impose aussi à tous les propriétaires de gomme-cogne de fournir une copie de leur pièce d’identité ainsi qu’un certificat médical attestant de leur bonne santé physique et psychique. Des mesures insuffisantes pour les détracteurs du gomme-cogne. Ceux-ci sous couvert d’anonymat expliquent en effet que cette arme non létale peut facilement être "transformée en arme normale".
La règlementation qui a été durcie, apparait encore trop laxiste face au nombre d’incidents relevés par les autorités. Des affaires où l’utilisation du gomme-cogne a conduit à la mort d’individus, comme cela a été le cas la nuit dernière. Les balles de cette arme de défense en caoutchouc peuvent entrainer la mort lorsque les coups sont portés à une courte distance ou à bout touchant.
Pour les autorités qui sont chargées d’apprécier si oui ou non un individu bénéficie d’un "motif légitime" pour porter un gomme-cogne sur lui, leur travail de vérification est rendu difficile par le trafic illégal des gomme-cogne. Si les registres fournis par les revendeurs permettent une plus grande traçabilité, de nombreuses armes de ce type circulent encore sous le manteau.