Le domaine de la Roseraye à Sainte-Rose fait partie de l’histoire de notre île. Cette habitation est la seule sucrerie de l’île à ne pas avoir fait l’objet d’une restauration.
Lorsque l’on passe sur la route de Sainte-Rose, on passe devant le domaine de la Roseraye, sans se douter de l’existence de l’ancienne sucrerie. Pourtant, elle fait partie de l’histoire de La Réunion depuis plusieurs siècles. Un site qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
L’ancienne sucrerie est devenue la propriété de la famille Adam de Villiers en 1899. Si l’habitation avait été laissée dans son état après l’arrêt de la production, des fouilles préventives sont en cours depuis 2015. "On avait besoin de valoriser la maison qui était en ruine. C’est une vieille case créole, c’est la maison de mes grands-parents. Pour eux c’est un vestige", explique Clovis Adam de Villiers, fils des propriétaires.
Le Réunionnais s’attelle à restaurer ce bâtiment. "On a un regard différent, c’est l’histoire, une fenêtre sur le passé."
Le sucre était produit au domaine de la Roseraye de 1827 à 1870 par des propriétaires différents qui ont su s’adapter et entretenir les machines existantes. "On peut mettre en avant le génie des Réunionnais et des travailleurs du sucre qui se sont escrimés sur ces éléments là", indique l’archéologue.
Cette ancienne sucrerie est la seule de La Réunion à ne pas avoir subit de restauration.
Grâce à l’expertise de Jean-François Rebeyrotte - archéologue – des vestiges ressortent de terre. "Quand vous marchez on a un pavage qui nous montre comment était fait le sol à l’époque."
On peut même distinguer la chaudière et le moulin. "C’est une machine anglaise qui a été faite à Liverpool en 1817", explique-t-il. "Archéologiquement on a des éléments qui nous montrent que le moulin s’est bloqué et qui, combiné aux difficultés économiques à sonné l’arrêt du domaine."
Ce site regorge aussi d’éléments historiques tels que des briques résistantes au feu. "Cette brique a été fabriquée à partir de 1862. Ce qui veut dire que cette partie là a été réalisé à la fin de la période d’activité de l’habitation sucrerie."
L’objectif pour les héritiers de la famille est de redonner vie à ce bâtiment, souvenir de l’histoire sucrière de La Réunion. Les fouilles ont débuté il y a de cela trois ans. Les visites sont possibles, uniquement sur rendez-vous. "Le partage du patrimoine, c’est pour avoir un meilleur futur."
À Saint-Rose il existe 11 habitations sucreries recensées et 300 sur l’ensemble de La Réunion.