Lauriane Boyer, 43 ans, a un parcours professionnel diversifié. Pleine d’ambitions, la Réunionnaise n’a pas hésité à "sot la mer" afin d’acquérir de nouvelles expériences. C’est à Rouen, en Normandie, qu’elle a fini par atterrir. Elle nous fait part de son parcours pour la rubrique #MOUNDOUVOU de LINFO.re.
Lauriane est originaire de Bois de Nèfles à Sainte-Clotilde, "pays de l’ananas", dit-elle. Après ses courtes études dans le secrétariat, la jeune femme veut rapidement intégrer le monde du travail. "Les portes du travail à La Réunion étaient malheureusement fermées", déplore-t-elle. Pourtant, la jeune femme ne perd pas espoir et se fait accompagner par l’ANPE, à l’époque.
C’est en assistant à un forum de l’emploi que Lauriane prend une décision radicale qui a changé sa vie. "Il y avait une jeune femme qui présentait son parcours, du stage en restauration qu’elle avait fait en Angleterre. Elle ne parlait pas un seul mot d’anglais avant de partir, et maintenant elle le parle couramment", raconte la Réunionnaise. Face à ce discours et à ce partage, Lauriane a souhaité sauter le pas, à son tour, et voir ce qui l’attendait ailleurs.
Un mois après ce forum, Lauriane atterrit à Nottingham, "ville de Robin des bois." Nourrie et logée, la jeune femme travaille comme serveuse dans un hôtel pendant 6 mois. "Pour moi une très belle expérience", fait-elle savoir.
De retour sur son île, Lauriane fait des remplacements en tant que secrétaire médicale. Pourtant, elle ne tient plus en place et recherche du boulot ailleurs. "Comme dit créole : « la gayn la zèl »", ajoute-t-elle. La jeune femme désire même acquérir des connaissances dans le domaine médical, ce qui la pousse à entamer une formation à Rouen, en Normandie.
Aujourd’hui âgée de 43 ans, Lauriane est toujours à Rouen où elle travaille dans une association de prévention en tant qu’attachée de direction, après avoir gravi les échelons au fil des années.
Le mot d’ordre de Lauriane : "Si on veut quelque chose, on va le chercher." La Réunionnaise a dû faire face à des échecs durant son parcours. Pour autant, elle a su rebondir et rester motivée. Selon elle : "Il ne faut pas rester les deux pieds dans le même sabot." Et ses conseils, Lauriane les applique avant tout à elle-même.
À côté de son emploi, la Réunionnaise participe à des activités de loisirs et culturelles : "J’ai eu l’occasion d’accompagner un groupe de jeunes filles sur un projet visite des musées de Londres. C’était une superbe expérience !" se remémore-t-elle.
Actuellement, Lauriane est en deuxième année de formation en sophrologie. "J’ai pour objectif de créer des ateliers de bien-être social pour les jeunes, les parents, les femmes victimes de violences intrafamiliales", explique-t-elle.
Lorsque l’on demande à Lauriane comment est la vie à Rouen, elle répond : "C’est une ville agréable à vivre, avec ses parcs, son architecture médiévale, bien desservie par les transports en commun, de grands centres commerciaux." Les températures froides, à l’opposé de celles de son île, ont marqué ses premiers jours en France. La jeune femme a fini par s’adapter et, aujourd’hui, elle apprécie tout particulièrement de pouvoir vivre les quatre saisons.
Même si la vie est belle en Normandie, il arrive que La Réunion manque à Lauriane, en particulier sa famille. Elle songe aussi aux petits détails qui agrémentent la vie réunionnaise : "L’ambiance festive, la nourriture, les senteurs de mon pays, l’odeur du café, les épices, de la vanille, du jardin fleuri de mes parents, l’odeur des orchidées, le chant du poulailler, les fruits sucrés."
"Le conseil que je pourrais donner à quelqu’un c’est de foncer. On peut se former tout au long de sa vie. Comme je le dis toujours : le changement se fait dans l’action. Si une porte est fermée, ce n’est pas grave, ouvrez en une autre. Vous n’êtes pas limités. Croyez en vous, en vos capacités. On a tous des capacités, il faut les développer."