Deux semaines après le naufrage du pétrolier Tresta Star, à Saint-Philippe, alors que le démantèlement du bateau n’est pas encore terminé, un début de pollution au fioul a été identifié. Il s’échappe désormais du navire, se dirige vers le port de Saint-Philippe et représente un danger pour l’environnement.
Le vendredi 18 février, le préfet, Jacques Billant, confirmait qu’un début de pollution se dégageait du Tresta Star.
En effet, quatre brèches dans la coque du pétrolier ont été identifiées. La quatrième, identifiée récemment, a été causé par la forte houle. Par conséquent, l’eau pénètre à l’intérieur, se mélange aux résidus de carburant présents dans les cales et le rejette dans la mer.
Ce sont 3,5 m3 de fioul qui se sont échappés du bâtiment. Une nappe brune de 100 mètres sur 50 mètres est donc visible et s’étale sur 2,5 kilomètres au large des côtes de Saint-Philippe.
Selon Éric Mévélec, le directeur de la mer sud l’océan Indien, la pollution de la mer ne pouvait pas être évitée. En effet, le bateau s’est échoué dans la soirée du jeudi 3 février, en plein cyclone Batsirai. Plusieurs jours ont été nécessaires pour sécuriser le site, car les hydrocarbures que transporte le pétrolier représentent un danger. Par la suite, des opérations régulières de nettoyage ont eu lieu. Elles ont cependant dû être interrompues le mercredi 16 février face aux mauvaises conditions météo. L’approche du cyclone Emnati n’arrange pas les choses, en effet, car les opérations sont ralenties et le bateau endommagé par la forte houle.
Des dommages environnementaux sur le long terme sont également inévitables, selon Éric Mévélec : "on va adresser une nouvelle mise en demeure à l’armateur, les services de la justice sont saisis. Sous la coordination de la procureure de la République, des poursuites seront engagées." Le préfet ajoute que sur le plan environnemental, une expertise des services de l’État sera mobilisée pour mesurer les impacts de ce naufrage sur l’environnement littoral de la commune de Saint-Philippe et au-delà.
Afin de ralentir la pollution et de l’empêcher de s’étendre, les équipes de la marine prévoient de repositionner la nappe présente dans la mer en récupérant le fioul à l’aide d’un barrage et d’un épurateur. Toutefois, cette opération dépendra de la météo des prochains jours.
"Quelle que soit la taille de la nappe, 1m cube de mazoute brut est capable d’iriser la surface d’un terrain de football. Ça veut dire que, globalement, les observations qu’on peut faire sur le terrain ne sont pas en proportion avec le volume de produit qui a été étendu", explique le commandant de la zone maritime.
L’approche d’Emnati ralentit d’ores et déjà les opérations qui visent à dégager le pétrolier de la côte de Saint-Philippe. Les fortes houles ayant déjà causé une fissure à l’origine de la pollution autour du navire, celles qui seront engendrées par le cyclone risquent de disloquer le navire et d’en faire couler une partie, selon le commandant de la zone maritime.