Antenne Réunion
La suppression des allocations familiales pour les familles de fauteurs de trouble. L’une des mesures sur plan d’action du préfet de La Réunion pour lutter contre les violences et la délinquance des mineurs. Une mesure déjà mise en place, mais encore méconnue. Elle a été décriée par La Présidente de Région Huguette Bello.
C’est une mesure qui divise. Lors de l’annonce du plan anti-bandes le mois dernier, le préfet a évoqué la suspension des allocations familiales lors de fraudes, dans les familles des mineurs impliqués dans des violences. Alors, pour ou contre :
« Je pense que c’est une bonne idée de couper les allocations, les délinquants vont arrêter après »
« Je trouve que c’est une très bonne mesure à mettre en oeuvre car ce n’est pas normal qu’ils ont des aides et que les parents ne prennent pas leur responsabilité »
« Je pense que ce n’est pas la faute des parents, mais c’est surtout le système. Si on enlève les aides, ils seront encore plus en difficultés et la violence va augmenter »
« Ce n’est pas une bonne mesure car ce sont les parents qui vont payer pour ça »
Un spécialiste du social qui travaille au quotidien avec les mineurs n’est pas convaincu de l’efficacité de cette mesure : « Ils se trompent de cible. Les familles des délinquants cumulent les difficultés, si on supprime les allocations c’est rajouté à la précarité. La situation ne va pas s’améliorer », Ludovic Jovet animateur de quartier.
Plusieurs personnes se sont positionnées contre cette mesure comme la présidente de Région Huguette Bello. Pour la direction de la CAF de La Réunion, ce sont des actions qui sont déjà menées sur le terrain : « Ce n’est pas une mesure spécifique, elle est tout à fait classique de vérification des droits. Il n’y a rien de nouveau, la seule différence est que c’est dans un cadre partenarial. C’est organisé et que ça fait l’objet d’échanges d’informations », selon Guillaume Lacroix directeur de la caisse d’allocations familiales de la réunion (CAF)
À noter que 55 000 contrôles ont été effectués en 2024 dont 3 000 au domicile avec 1 700 fraudes qualifiées. Les contrôles vont s’intensifier avec le signalement des différents partenaires.