Clémentine, mandarine, citron ou encore tangor, les agrumes péi arborent les étals des marchés depuis quelques jours. Une bonne nouvelle pour les consommateurs mais c’est le moment également où des agrumes importés sont proposés à la vente dans les grandes surfaces.
Juteux colorés, odorants, gorgés de soleil, la saison des agrumes réunionnais est ouverte depuis plusieurs jours.
Bien souvent, ceux qui sont proposés à la vente, sont récoltés la veille pour être vendus le jour même, à la différence des agrumes qui rentrent sur l’île, "enrobés de produit, enfermé dans des salles de traitement pour les conserver", lance Frédéric Vienne, Président de la Chambre d’Agriculture.
La saison 2024 pour les agrumes s’annonce positive, "la production locale est assez bonne cette année", souligne le président de la chambre verte.
Produits péi VS produits importés : un éternel combat
La qualité n’est parfois pas suffisante pour le consommateur et son porte-monnaie. Si les prix des agrumes varient en moyenne entre 2 et 2.50 euros dans les différents marchés de l’île, les producteurs péi doivent faire face aux citron, orange ou encore clémentine importés.
A titre d’exemple : sur le marché forain de Saint-André, le kilo de citron était proposé en début de mois à 2,50 euros. Une grande surface propose quant à elle un kilo de citron jaune d’Afrique du Sud, pour 1,99 euro.
Autre produit : les oranges. Dans une autre enseigne, le filet d’orange de 1.5 kg, Valencia catégorie 1 est à 2,45 euros (soit 1.63 euro le kilo). Au marché de Saint-André, le kilo d’orange était à 2,50 euros.
Ainsi, la concurrence entre les produits péi face aux produits importés se répète encore et encore à chaque début de saison des agrumes à La Réunion. Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture, dénonce d’ailleurs "une concurrence déloyale". "Les agriculteurs se sont exprimés sur le sujet en début d’année dans les différentes manifestations et malheureusement on n’a pas été entendu par la grande distribution". Selon lui, les enseignes "profitent de la saison des agrumes pour en importer plus ce qui perturbe le marché avec les agriculteurs".
Face à une telle différence de prix, les producteurs locaux se voient contraints de baisser eux aussi le prix des produits pour pouvoir écouler la marchandise. "Il y a des produits à moins d’un euro le kilo avec des conditions de production que l’on ne connaît pas de ces pays-là et le fameux coût carbone aujourd’hui mis en avant. J’espère que le consommateur va pouvoir faire son choix et favoriser la production locale", ajoute-t-il.