Ce lundi 20 décembre marque le 173e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Pour l’occasion, plusieurs kabars se sont tenus dans les quatre coins de l’île.
Le maloya résonne dans toute l’île en cette Fèt Kaf qui symbolise la libération de 62 000 esclaves en 1848. Dans les kabars, les Réunionnais chantent et dansent avec fierté en hommage à leurs ancêtres.
"Mwin mi lé né dann maloya é kan mi danse mon maloya, pou mwin sé un gran vibrasyon é i permèt a mwin d’èt byen é de retrouv mon gayar lontan", explique une Réunionnaise.
La Fèt Kaf est également l’occasion de partager la culture réunionnaise sous tous ses aspects : musique, danse, gastronomie, atelier de tissage de vacoa et de feuilles coco.
À Saint-Pierre, sur l’esplanade de la liberté, on rend hommage aux ancêtres en accrochant des messages écrits sur du papier. " Nou la propozé a chak moun ke lé venu de mèt su un ti bout de papier se ke li pense èt lé rishess lé lié a listwar lesklavaj ", explique un Réunionnais à l’origine de l’atelier.
À Saint-Denis, au Barachois, la mairie a organisé un kabar. Les visiteurs affluent pour assister aux concerts.
Avant de performer, l’artiste Jean Amémoutou-Laope, petit-fils du chanteur Maxime Laope, s’est exprimé au micro de Stacy Petit à propos de cette célébration : " la Fèt Kaf sé in moman i fo marké, viv a li. Sé in moman fodré néna tout’ lané. "
Avec son groupe, Jean Amémoutou-Laope joue tous les jeudis soir. Il explique que jouer en ce 20 décembre est différent dans la mesure où les spectateurs sont plus nombreux et que beaucoup parmi eux ne sont pas des habitués. " Gayar Fèt Kaf zot tout ", conclut-il.
À la Rivière des Galets, sur la place du marché forain, un kabar a été installé également, en ce 20 décembre. Ulrich du groupe Zanfan Maron s’exprime au micro de Nicolas Guy avant de performer devant le public venu célébrer la libération des ancêtres esclaves des Réunionnais. " Sé avek le kèr nou sa reprézant sa pou nout zancèt ke la été discriminé. "
Il est satisfait de voir que le public continue de célébrer l’histoire et la culture réunionnaise, ce qui est encourageant pour les artistes.
Lors de ce kabar au Port, le groupe Zanfan Maron est accompagné du groupe Lindigo. " L’idée sé amontr marmay la musik réyoné sé kwé, la tradisyon ", explique Ulrich.
Le concert est gratuit, mais accessible seulement à ceux qui détiennent un pass sanitaire. Urich trouve cette condition dommage, mais préférable à l’annulation des festivités.