Le début de la fin, peut-être, pour la leucose bovine à La Réunion. Notre île est désormais traitée comme la Métropole. Les bêtes porteuses de la maladie seront peu a peu éliminées, et remplacées par des animaux sains. Les filières viande et lait satisfaites, l’Adefar attend de voir.
Les bovins de cette exploitation sont tous négatifs à la leucose. D’ici quelques années, ce sont toutes les bêtes réunionnaises qui devront l’être comme celles de Métropole. Une bonne nouvelle pour les consommateurs.
"Un bon suivi pour que les gens ne craignent pas pour la viande."
"C’est une bonne chose pour faire attention à ce que l’on mange"
Mylène Techer est éleveur bovin viande à la Plaine des Cafres, et a eu quelques animaux positifs à la leucose. Au fil des années, elle a réussi à les éliminer. Le plan du gouvernement visant à remplacer toutes les bêtes est une bonne nouvelle, mais elle le dit, il faut aussi prendre en compte la santé des entreprises.
"Pour avoir une génisse prête à saillir il faut environ 24 mois, une gestation c’est 9 mois, il faut du temps et à la fois préserver les exploitations."
Pour le Olivier Robert, président de la Sica Revia, qui fournit la majeure partie de la viande bovine produite localement, la stratégie du gouvernement est celle adoptée par la coopérative depuis plus d’une dizaine d’années : identifier les animaux porteurs pour les envoyer à l’abattoir et les remplacer par des bêtes saines. 90 % sont en effet déjà indemnes de leucose.
"Pour nous c’est un geste fort de l’État qui valide le travail de qu’on mène notamment au niveau de la filière, de la profession."
Du coté de la filière lait, où 85 % des animaux sont porteurs de la leucose, on se félicite aussi de cette mesure, qui permettra d’accélérer le remplacement des animaux porteurs par de jeunes vaches saines en utilisant la méthode déployée depuis 2018, comme le souligne son directeur général Charles Adrian.
"On a mis des parois qui permettent d’avoir une distanciation sociale afin que des animaux évitent de se contaminer puisque nous produisons des animaux indemnes de leucose."
Actuellement, 500 vaches saines sont transmises aux éleveurs laitiers réunionnais chaque année. La Sica Lait espère en produire 800 dès l’année prochaine.
Mais pour Annie-Claude Abriska présidente de l’Association, de déefense des agriculteurs réunionnais (Adefar), l’arrêté interministériel manque de precisions.
"Il faut être vigilant et suivre comment ça va se passer la phase d’éradication à La Réunion."
En novembre dernier, lors de sa visite sur l’ile, Emmanuel Macron avait annoncé 4 ans pour éliminer la leucose sur l’île. Un délai que les acteurs réunionnais veulent tenir. Les aides de l’État devraient favoriser les remplacements.