Chaque année, à La Réunion, plusieurs tonnes de déchets sont triées et traitées pour être ensuite revalorisées.
Un habitant de La Réunion produit en moyenne 350 kg de déchets par an. Sur ces 350 kg, 120 kg de déchets sont recyclés. Ce sont ces mêmes déchets que l’on nomme déchets valorisés. Il s’agit de tous les emballages qu’on retrouve dans la poubelle jaune. Ces produits ci sont exportés et valorisés sur le Grand Océan Indien. Il y a quelques années, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise d’Energie (ADEME) s’est même lancée dans le traitement du matériel électro-ménager, autrement dit dans le traitement des déchets électriques/électroniques.
La démographie galopante impose une réflexion autour de la question du traitement des déchets à La Réunion. Les partenaires économiques et les collectivités se concertent donc pour trouver la solution la plus adaptée. Philippe Beutin est le Directeur Régional de l’ADEME. Interrogé sur ce dossier, il établit un comparatif entre l’enfouissement et l’incinération, et montre l’intérêt du second dispositif.
D’une part, sur le plan financier, le Directeur Régional de l’ADEME note qu’il n’y a "pas de différence colossale dans les coûts entre l’enfouissement et l’incinération". Avec l’enfouissement, les "casiers" sont très vite saturés et il faut par conséquent en créer de nouveaux à chaque fois. "Ce dispositif à un coût car le foncier est rare est cher à la Réunion", remarque Philippe Beutin.
Le recours à l’incinération permet par ailleurs de concentrer le traitement des déchets sur une ou deux unités, et avec des durées de vie très importantes de l’ordre de 15, 25 ans. Une seule contrainte s’oppose aux entreprises chargées du traitement des déchets recyclés : ces déchets doivent être intacts au moment de la collecte. Il s’agit par exemple de récupérer les gaz frigorigènes des réfrigérateurs.
Le Conseil Général a lancé des études sur le territoire pour trouver de nouveaux sites à La Réunion. La ville de Saint-Louis pourrait accueillir prochainement un incinérateur. Violemment critiquée par une partie de la population, l’incinération apparaît pourtant comme un moyen efficace et économique de valoriser thermiquement les déchets tout en résolvant le problème du volume.
A la Réunion, l’incinération est également présentée comme un dispositif intéressant sur le plan économique, dans la mesure où ce mode de traitement des déchets s’accompagne d’une production d’énergie.
Aujourd’hui, " toutes les garanties sont réunies pour l’incinération des déchets" explique Philippe Beutin. Interrogé sur l’impact de l’incinération sur l’environnement, le Directeur de l’ADEME précise : " il y a vingt ou trente ans , l’incinération posait un certain nombre de problèmes. Depuis, un important suivi a été réalisé par des spécialistes, et on constate que les émissions au niveau de la cheminée sont limitées."