Le dernier bilan du Centre Sécurité Requin confirme une baisse continue du nombre de requins pêchés depuis 2016. Le programme de pêche préventive, toujours en vigueur, permet des captures de squales dans le but de faire avancer la science et de freiner le risque d’attaques.
Après le passage de Danilo, la turpidité des eaux angoisse les amateurs de surf. Pour cause, la visibilité dans l’eau est moins bonnne alors qu’en parallèle les observations de requins se multiplient sur les côtes de l’île.
Dans un contexte de crise requin, alors que plusieurs rivières, dont la Grande Ravine, se sont déversées dans l’Océan, les précautions sont de vigueur.
Toutes les 12 heures, Ricardo, un pêcheur, arme ses bouées de palangres qui l’alertent par SMS une fois qu’une prise est réalisée. L’homme travaille tout seul, parfois accompagné de scientifiques et a déjà capturé un panel de squales : "des gros tigres, des gros bouledogues aussi, mais le plus joli que ma la fé c’est le grand blanc" sourit-il.
Aujourd’hui comme rappelé par le CSR, la pêche préventive budgétisée à environ 800 000 euros par an vise à intercepter les requins dangereux qui “maraudent près des zones d’activité”. Carte à l’appui, le bilan de 2020 permet d’affirmer que la plupart des prises sont recensées aux deux extrémités de la réserve marine.
Selon le dernier bilan du Programme Réunionnais de Pêche de Prévention (PR2P), les pêcheurs qui participent au programme ont pu pêcher 633 jours entre mars 2018 et décembre 2020, soit 64% de la période.
44 requins bouledogues et 175 requins tigre ont été capturés sur cette période grâce aux filages et aux palangres (PAVAC). 82 % des 443 espèces accessoires capturées ont été relâchées dans l’océan.
"On a toujours pêché plus de requins tigres que de requins bouledogues. Ca signifie que c’est une espèce qui est opportuniste ce qui signifie qu’elle a plus tendance à mordre aux appâts." fait valoir David Guyomard, responsable scientifique du programme de pêche préventive au Centre Sécurité Scientifique.
La pêche préventive cible plus particulièrement les requins bouledogues, principaux repsonsables de la crise requin à la Réunion. "Notre système permet de relâcher les espèces accesoires en bien meilleur état qu’en Australie ou en Afrique du Sud avec les filets maillants". assure le responsable scientifique.
La fréquentation des requins bouledogues dans les eaux côtières de la Réunion a été divisée par quatre entre 2014 et 2019, en partie grâce au programme de pêche préventive.