Entre la coupe manuelle et la coupe mécanique, les planteurs de cannes sont partagés. Si la mécanisation représente l’avenir, elle n’a pas que des avantages.
Alors que la campagne sucrière bat son plein dans l’île, les producteurs de cannes ont longtemps choisi leur méthode de coupe. Entre coupe manuelle et mécanique, les avis sont partagés. Mais ils s’accordent quand même pour dire que la mécanisation de la coupe est inévitable à cause du manque de coupeurs. Pourtant, la mécanisation n’a pas que des avantages.
Jannick Fontaine est agriculteur à Petite-Ile depuis 20 ans et il a toujours coupé sa canne à la main, mais il envisage depuis peu d’utiliser une machine. "Couper la canne c’est dur, c’est pas facile. La mécanisation facilite le travail dans tous les sens du terme. C’est un gain de temps et c’est un confort. De toute façon avec le temps il faudra passer à la mécanisation", explique Jannick.
Une étape obligatoire qu’Elvis Gonthier a franchi l’année dernière. L’agriculteur, installé dans les hauts de Grands-Bois, inaugure sa première campagne de coupe mécaniquement et si le manque de main-d’oeuvre ne lui a pas laissé le choix, il apprécie tout de même les avantages de la technologie.
"Maintenant je suis assis dans une machine avec la clim, la radio...Déjà c’est plus de confort pour l’agriculteur, on part plus vite pour couper la canne, c’est un gain de temps aussi pour nous", précise Elvis. Avec son associé, Elvis coupe 50 tonnes de canne par jour. Il lui aurait fallu 4 ouvriers de plus et une journée supplémentaire pour un même résultat à la main.
Mais si à Petite-Ile Jannick n’a pas encore sauté le pas, c’est parce que la mécanisation présente un désavantage non négligeable. Elle amasse plus de pailles et de déchets et fait chuter la richesse en sucre de la récolte. "Actuellement les méthodes de calcul de la richesse de la canne datent de plusieurs décennies. Elle n’est plus adaptée à la mécanisation, donc il faut absolument que Tereos revoit son mode de calcul", ajoute Jannick.
De nouveaux accords avec les usines sont nécessaires pour suivre la logique de la mécanisation massive des producteurs ces dernières années. S’il faut encore régler quelques détails, Elvis et Jannick n’en démordent pas, c’est un bras mécanique qui coupera la canne de demain.