Le 20 février est la Journée mondiale de la justice sociale. L’objectif de celle-ci : faire de l’égalité des droits pour tous une réalité. Pour l’Union des Femmes Réunionnaises cette réalité est loin de se réaliser.
Pour les Nations unies, à l’origine de cette Journée mondiale, la justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour tous et la possibilité pour tous les êtres humains, sans discrimination, de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde.
En 2019, un rapport du Défenseur des droits soulignait que "la persistance, voire l’aggravation, de fragilités économiques et sociales dans les territoires ultramarins, ainsi que des inégalités plus marquées que sur le reste du territoire national".
En début d’année, un rapport de l’INSEE faisait ressortir que 38 % des Réunionnais vivaient sous le seuil de pauvreté et remonter que 332 500 Réunionnais vivaient en dessous de ce seuil, parmi lesquels 113 600 mineurs. Le seuil de pauvreté à La Réunion est calculé selon des revenus de métropole. Il s’élève à 1 063 euros par mois. Sur cette même base, en 2020, l’INSEE indiquait qu’à Mayotte, 77 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Pour comparatif, sur le territoire hexagonal, la pauvreté atteint les 15 % de la population.
À La Réunion, les femmes sont plus formées que les hommes. Elles restent cependant moins bien payées que leurs homologues masculins.
Le dernier rapport de l’INSEE datant de 2012, au sujet des inégalités femme-homme faisait remonter qu’en moyenne, les femmes cadres percevaient 15,6% de salaire en moins que les hommes cadres. Les ouvrières percevaient pour leur part 17,9 % de salaire en moins que leurs semblables du sexe opposé.
Pour l’Union des Femmes Réunionnaises, "ces chiffres démontrent à quel point le fléau de l’injustice sociale concerne les femmes tout particulièrement et qu’il n’est pas envisageable de poursuivre sur cette voie".
Dans un communiqué, l’Union des Femmes Réunionnaise indique que ces inégalités sont "les conséquences durables du passé colonial et esclavagiste de l’île".
Pour l’association féministe : "74 ans après la départementalisation, les injustices et les inégalités sociales sont frappantes. La société réunionnaise est divisée en deux : une frange de la population est formée, instruite, stable et l’autre est sous-qualifiée, précaire et exclue".