Gabriel Attal a annoncé vouloir mettre en place une comparution immédiate dès l’âge de 16 ans. Une procédure judiciaire en réponse aux faits de violences qui s’accentuent chez les plus jeunes. À La Réunion, comment est-elle perçue par les acteurs de la police et de la justice ?
Des images de rixes et d’émeutes se sont multipliées ces derniers temps dans plusieurs quartiers de l’île. Une grande majorité de ces violences impliquent des mineurs, même si le phénomène est bien plus important au niveau national qu’à La Réunion. En effet selon les derniers chiffres de la Préfecture, la part de mineur impliqué dans ces faits est de 20% en France et de 13% sur notre île.
Les mineurs ne sont pas plus délinquants, mais plus violents dans leur délinquance. Violences physiques, violences sexuelles, vols avec violence. Les opérations des forces de l’ordre s’enchaînent, mais la situation ne s’améliore pas. Pour y remédier, le gouvernement a proposé une nouvelle mesure.
"Nous avons tranché et je vous annonce donc que nous mettrons en place une forme de comparution immédiate dès 16 ans parce qu’il n’y a pas de raison qu’un jeune de cet âge ne puisse pas être sanctionné immédiatement après les faits" s’est exprimé Gabriel Attal.
La procédure de comparution immédiate permet une justice plus rapide, mais probablement plus sévère selon Maître Laurent Payen. "Lorsqu’on défend en comparution immédiate, on sait qu’il y a de bonnes chances que nos clients prennent très sévères donc il n’y a pas de raison que ce soit différent pour les mineurs", explique l’ancien bâtonnier de Saint-Denis.
Cette nouvelle mesure est actuellement en discussion, mais semble être une bonne solution pour les syndicats de police. "Après des décennies d’excuses de minorités qui ne fonctionnent pas, il était temps de se poser les bonnes questions et d’être un peu plus sévère" Aude Robert, indique secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police.