Dans l’Hexagone, 3 personnes sont en garde à vue après l’intoxication de 6 jeunes par des cigarettes trafiquées. L’herbe chamanique retrouvée dans les cigarettes proviendrait de Mayotte. Cette substance toxique circule également à La Réunion. Plus connue sous le nom de la "chimique", ses effets sont dévastateurs.
Perte de connaissance, relâchement musculaire, effondrement, parfois même coma et décès... Les effets de la « chimique » sont ravageurs. Sur une vidéo diffusée il y a quelques temps, on peut voir un jeune homme s’écrouler quelques secondes après avoir consommé la drogue de synthèse.
"L’effet dure plusieurs minutes, pas un après-midi, et après on est semi-vaseux et ça revient naturellement. C’est un produit qui défonce, comme toutes les drogues il y a une double utilisation. Celle que l’on va faire pour soi-même et celle que l’on fait pour soumettre quelqu’un, amoindrir son discernement", explique Jean-François Guignard, directeur du réseau Oté Ville Hôpital 974 et des services CSAPA.
Cette drogue est utilisée par de potentiels agresseurs, qui peuvent l’incorporer dans un verre ou une cigarette. Apparue à Mayotte à partir de 2010 puis quelques années plus tard à La Réunion, la drogue de synthèse est composée principalement consommée par des jeunes en difficulté, qui cherchent à échapper à la réalité », comme l’indique Jacques Navon, psychologue clinicien.
"On aurait tendance à croire que c’est partout dans l’île et que tout le monde en utilise alors que ce n’est absolument pas le cas. Mais le zamal étant devenu plus rare et plus cher, ça pousse pas mal de gens à se tourner vers d’autres produits, y compris les Nouveaux produits de synthèse (NPS). Cela donne des tableaux cliniques plus graves."
Sous forme de poudre blanche, la « chimique » est inodore. La substance toxique passe donc les douanes sans être détectable. La gravité de cette drogue est souvent sous-estimée par les consommateurs. Les autorités sanitaires invitent chacun à la prudence.
Trois hommes interpellés mercredi dans une ville de la Loire sont soupçonnés d’avoir fait fumer de la "chimique" à 6 jeunes pour les racketter.
Les suspects auraient glissé de la "Chimique" dans des cigarettes roulées offertes dans la rue, a déclaré le procureur de la République Abddelkim Grini à l’AFP.