Face à la concurrence des produits importés, dits de dégagements, les éleveurs péi craignent pour leur avenir ! Impossible pour eux de s’aligner sur les prix de leurs concurrents. Ils misent donc sur la qualité.
Pour Jérôme Payet, éleveur, et les 12 000 poulets blancs de son exploitation, c’est jour d’inspection. "On regarde si les animaux sont bien vivants, s’ils bougent, s’il y a des aliments, de l’eau."
Un suivi pour garantir la qualité de l’élevage
Ce suivi, mené par la coopérative, garantit aux consommateurs un produit de qualité. Et pour l’éleveur, c’est la certitude de pouvoir écouler l’intégralité de sa marchandise. De quoi subsister et investir dans un entrepôt qu’il vient d’aménager. Il pourra y accueillir jusqu’à 1 000 canetons. "Nous ne sommes pas là pour la gestion à l’arrière on est là comme éleveur. Il y a tout une équipe technique derrière qui gère le planning d’abattage, l’entrée des animaux, etc."
Un poulet péi deux fois plus cher que celui importé
Le défi majeur de la filière péi : s’imposer face à la concurrence internationale. Aujourd’hui, 14 000 tonnes de volailles sont produites dans l’île, contre 21 000 tonnes importées. Il faut compter en moyenne 2 euros le kilo pour les volailles importées, et deux fois plus pour les volailles produites localement.
Alimentation uniquement végétale et 2 % d’antibiotiques
"Nous ici on sait ce que l’on fait, il y a une traçabilité, n’importe quel consommateur peut venir visiter les élevages, l’alimentation est uniquement végétale, moins de 2 % d’antibiotique et on n’en met pas si possible. Il y a une visibilité, ce n’est pas la même chose pour ce qui vient de l’extérieur", explique Patrick Leveneur, président du groupement d’éleveurs Avi-Pôle.
20 jeunes éleveurs supplémentaires attendus cette année
Le groupement d’éleveurs en appelle aux pouvoirs publics pour protéger la production locale, mais aussi participer à l’installation des jeunes éleveurs.
Aujourd’hui, la filière avicole compte 150 éleveurs. La coopérative souhaite en installer 20 de plus en 2019.