Plusieurs associations de défense des droits LGBT se sont mobilisées durant le confinement pour alerter sur l’isolement de personnes de la communauté.
Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes avait indiqué en avril dernier avoir "débloqué 300.000 euros afin de financer 6 000 nuitées d’hôtel pendant le confinement", et "permettre aux jeunes confrontés à de la violence homophobe d’être protégés". Une baisse des demandes est constatée au sein des structures d’accueil pendant la période de confinement.
L’association Orizon intervient dans la prévention, l’accompagnement, le soutien dans la lutte contre l’homophobie, la transphobie, et le sexisme à La Réunion. Elle a constaté, elle aussi, une baisse des demandes durant les deux derniers mois. Une situation qui inquiète.
"Pendant le confinement on a eu très peu d’appels. On a même perdu du lien avec certains de nos publics. Les gens se sont retrouvés en famille, enfermés, peut-être avec moins de possibilités de parler, de prendre le téléphone et de s’isoler. Notre local est un lieu où les gens viennent sans forcément prendre de rendez-vous, comme ils ne pouvaient plus venir jusqu’à chez nous on a eu une période très calme en terme d’activité et de relation avec nos publics", explique Tanguy Sévat, président de l’association.
Durant cette période, il était largement conseillé d’éviter de faire son coming out.
"Comme ils étaient enfermés dans leur milieu familial, dans l’éventualité où ils pouvaient y avoir une non-acceptation ou un sentiment de rejet, ce n’était pas la meilleure période pour faire son coming-out ou entamer un parcours de transition", précise le président de l’association Orizon.
Depuis une semaine, les appels et les demandes sont de plus en plus nombreux. L’association recense également une hausse des demandes d’hébergement.
"La semaine qui a suivi le 11 mai, nous avons eu beaucoup de demandes, via les réseaux sociaux ou par mail de publics qui souhaitaient enfin entamer leur parcours de transition ou qui avaient subi l’absence de discussions ou la pression familiale pendant le confinement. (...). On a eu énormement de demandes à la fin du confinement", indique Tanguy Sévat.
Après une longue période d’isolement, les demandes affluent au sein de l’association. Pour le président d’Orizon, cette recrudescence d’appels est aussi expliquée par une remise en question permise par le confinement.
"Quand on est resté deux mois chez soi, ça permet de se poser des questions sur soi, sur sa vie, sur ses choix, sur comment on accepte de vivre caché, est-ce que c’est quelque chose que l’on pourra encore supporter ? Cela a amené les gens à se mettre dans un processus d’ouverture".
La structure est aujourd’hui rouverte et accueille de nouveau le public. Tanguy Sévat invite chaque personne qui le souhaite à venir à la rencontre de l’association. "Venez si vous le souhaitez, si les personnes ne se sentent pas prêtes, elles peuvent simplement prendre un café. Venez profiter de notre espace associatif où ils peuvent se sentir serein et en sécurité."
Les horaires d’ouverture sont à retrouver ici
Contact : 06 92 600 783