La Réunion pourra-t-elle exporter ses ananas et ses letchis cette année en métropole ? Selon Daniel Moreau, président de l’association pour le développement industriel de La Réunion, la filière de l’exportation des fruits est sous tension à plus d’un mois des fêtes de fin d’année.
"À cette heure, on a un déficit plutôt conséquent de 350 tonnes de disponibilité en export. Ce qui est quand même important", indique Daniel Moreau sur le plateau du 19h à vous sur Antenne Réunion. "On essaie de voir avec les compagnies et collectivités comment on peut mobiliser plus de frais pour l’export."
Pour Daniel Moreau, il serait "dommage" de ne pas exporter nos fruits réunionnais cette année. "Que ce soient les ananas Victoria ou les letchis de La Réunion, ces produits ont trouvé une place dans les commerces métropolitains", explique M. Moreau.
L’affrétage d’avions-cargos par la région Réunion, comme cela avait été le cas récemment, est une piste étudiée, selon Daniel Moreau. "On essaie de faire affréter des avions pour amener de la capacité, mais ce n’est pas très simple en ce moment parce qu’il y a une tension sur le marché des avions gros porteurs."
Le prix du transport est une autre problématique. Avant 2019, le kilo pour le fret avion coûtait 1,50 euro. Deux ans plus tard, il faut compter un euro de plus. "Il y a moins de trafic entre la métropole et La Réunion", souligne-t-il.
L’exportation de mangues est au cœur des préoccupations des producteurs. Les exportateurs tentent de trouver des solutions suite à l’interdiction d’exporter leurs fruits en métropole depuis 2 ans. Cette interdiction est liée à la présence de mouches de fruits dans les mangues. Les professionnels ont expérimenté une nouvelle technique pour éradiquer la mouche des fruits. Il leur manque désormais la validation de l’Union européenne.
"Avec la filière fruits et légumes, on va demander à ce qu’il y ait un protocole pour stériliser la mangue à la vapeur pour éradiquer les mouches. Nous attendons l’accord de la Direction générale de l’alimentation au ministère de l’Agriculture pour pouvoir exporter la mangue de La Réunion, notamment la Josée. La mangue pourrait repartir en métropole, mais dans des conditions très précises."