Avant la saison des fruits, les producteurs ont déjà des inquiétudes sur l’exportation des fruits peï. Si le letchi a été sauvé l’an dernier face au nouveau règlement sanitaire européen, la mangue elle, est toujours sur le tarmac.
La saison des mangues s’annonce exceptionnelle et pourtant, le moral des producteurs est en berne. Le problème : la mouche des fruits qui s’attaque aux fruits de l’île est interdite en Europe.
"Des techniques de biocontrôle sont à l’essai depuis maintenant deux ans sur nos exploitations et nous demandons à ce que ces tests qui sont concluants jusqu’à présent soient validés", explique Jean-Charles De Cambiaire, producteur de mangues à Grand Fond.
Jean-Charles exporte en théorie un tiers de sa production de mangue. Si rien ne change, pas une seule de ses mangues ne s’envolera vers la métropole ou l’étranger.
Les professionnels du secteur se sont réunis aujourd’hui pour rédiger une motion destinée aux autorités. Ils souhaitent être accompagnés financièrement afin de faire face aux surcoût dus à la crise sanitaire. Les producteurs réclament également une dérogation quant à l’export des mangues peï.
"Tout le monde sait qu’avec la crise covid, actuellement, il y a des avions passagers en moins. Il y a des compagnies qui ont changé leurs avions, des petits, qui n’arrivent pas à prendre plus de 35 tonnes de fret par semaine, ce n’est pas suffisant. Il faut vraiment que l’État nous aide, que la Région nous aide sur ce problème", assure Carl Mascarel, président de Copananas et producteur à Saint-Benoit.
La filière export génère aujourd’hui 1200 emplois à La Réunion, dont la moitié sont des saisonniers. Sur les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires de la filière, près de la moitié dépend du mois de décembre.
"Il y a des milliards d’euros qui sont disponibles au niveau de la relance économique, il ne faut pas que ces millions arrivent trop tard, parce que ce sera trop tard pour tout le monde. Quand un fruit est gâté, il est gâté", alerte David Cayrou, porte-parole ARIFEL et responsable de la société Boyer.
Olivier Fontaine, secrétaire général de la chambre d’agriculture