L’éléphante de mer baptisée Noëlle, qui avait ému les Réunionnais depuis quelques semaines et qui est malheureusement morte dans les filets de baignade sur la plage de Boucan Canot cette semaine, aura une seconde vie. Elle sera naturalisée et exposée au Muséum d’histoire naturelle de La Réunion dans les prochains mois.
Noëlle, l’éléphante de mer qui avait été sauvée le lendemain de Noël à la Grande-Chaloupe, a été retrouvée morte ce mercredi 12 janvier à la plage de Boucan Canot, enchevêtrée dans les filets de protection. Une histoire qui avait ému une bonne partie de la population réunionnaise.
L’éléphante de mer aura droit à une nouvelle vie. Elle sera naturalisée et exposée au Muséum d’histoire naturelle de La Réunion dans les prochains mois, fait savoir son directeur, Gaël Pothin. "Après la découverte du cadavre, le réseau d’échouage de La Réunion a pris en charge la dépouille pour une nécropsie. Ça a été fait afin de déterminer la raison de la mort et faire des prélèvements biologiques. Le taxidermiste du muséum est intervenu pour prélever la peau de l’animal", indique Gaël Pothin.
Cette peau va être préalablement traitée, dégraissée et préparée. "C’est un processus de stabilisation de la peau avec des produits, de manière à ce qu’elle ne soit pas attaquée par des insectes. Elle sera mise au congélateur et elle sera stabilisée dans un premier temps. La peau sera ensuite envoyée en métropole pour un tannage. On va tanner le cuir pour qu’elle devienne souple et qu’elle ne se dégrade plus", poursuit Gaël Pothin. La peau sera ensuite renvoyée à La Réunion pour compléter la naturalisation de l’animal.
Avant ce processus, le Muséum devra s’occuper de la partie administrative. "L’éléphant de mer est un animal protégé. Il va falloir qu’on ait une dérogation pour qu’on puisse la naturaliser, qu’on régularise des papiers", poursuit-il.
Le taxidermiste créera un mannequin avec une pose "naturelle" pour ensuite y coller la peau de Noëlle. "On va l’habiller avec la peau de Noëlle. Ce n’est pas de l’empaillage, comme on pouvait le faire avant. Le mannequin aura une attitude la plus naturelle pour que le spécimen ait l’air le plus vivant possible et qui correspond à ce qu’on peut voir dans la nature", souligne le spécialiste.
Questionné à savoir quand les Réunionnais pourront aller voir Noëlle au Muséum d’histoire naturelle, Gaël Pothin répond que c’est difficile à dire. "Ça ne sera pas avant l’année prochaine", fait-il savoir. "Noëlle a eu une fin tragique qui a été impactée par l’activité humaine. Il est important de raconter son histoire. Noëlle est devenue un animal patrimonial qui appartient désormais à la mémoire des Réunionnais."
Le directeur du Muséum d’histoire naturelle n’a pas pu dire à combien cette opération allait se chiffrer.
Sébastien Naïs