La musique adoucit les mœurs. Point besoin de lire Platon pour en être convaincu. Et, les anasheed d’Oumar Ali nous montrent la voie. Son dernier titre “Ramadan Ahlan Sahwla”, sorti à l’occasion du ramadan, souhaite un bon ramadan 2022 aux pratiquants.
Le mois de ramadan est considéré comme un invité de marque et on se doit de lui offrir la meilleure des hospitalités. C’est pourquoi le fidèle musulman doit se préparer spirituellement et physiquement. Oumar Ali nous parle de son art, les anasheed, intégré dans le folklore comorien.
Originaire de Mayotte, Oumar Ali découvre très jeune la culture des anasheed ; une pratique qu’il perpétue à La Réunion où il pose les pieds dès son très jeune âge. Aussi appelé kasuida aux Comores, ces chants traditionnels sont pratiqués dans plusieurs langues, à savoir, en arabe, français, mahorais et swahili.
Pour Oumar Ali, les anasheed sont des chants culturels qui font partie intégrante de la culture comorienne. Ceux-ci ont, comme il l’explique, pour intention d’animer le côté folklorique des musulmans.
“Généralement ce sont des chants qui sont chantés en arabe mais on peut aussi chanter dans toutes les langues, français, ourdou comorien, ou encore, en mahorais comme je l’ai fait dans mon album”, explique Oumar Ali.
“Et, bien que les anasheed ont un aspect culturel et folklorique, son contenu peut apporter un apaisement spirituel. Les Anasheed parlent généralement des différents aspects religieux, culturels et sociétaux”, poursuit-il.
En cette période spéciale du ramadan, Oumar Ali indique que le mois de ramadan est le moment propice pour faire une introspection sur soi-même ainsi qu’une remise en question de son rapport avec le Très Haut. Cela, à travers le jeûne, les prières et la récitation du Coran.
“C’est aussi un moment de partage où l’on fait preuve d’altruisme. En d’autres mots, le ramadan est un moyen de trouver un équilibre dans sa foi, que ce soit dans sa relation avec Dieu, ou encore, dans ses relations avec la société”, explique-t-il.
Les anasheed, nachîd ou nasheed sont des chants religieux musulmans. Ces chants traditionnels existent depuis très longtemps dans l’Islam, en particulier dans l’islam soufi.
Le soufisme désigne les pratiques ésotériques et mystiques de l’islam visant la purification de l’âme. Il s’agit d’une voie d’élévation spirituelle par le biais d’une initiation. Les soufis sont des personnes qui recherchent l’intériorisation, l’amour de Dieu, la contemplation, la sagesse dans le cadre d’une perspective initiatique et ésotérique.
Ils ont des appellations différentes selon les régions du monde. Ils sont aussi appelés ilahi en Turquie, nasyid en Malaisie et en Indonésie, ilahija en Bosnie-Herzégovine, naat au Pakistan et en Inde, kasuida aux Comores.
Les anasheed font partie de la culture comorienne qui, on le sait, a subi une grande influence arabo-musulmane suite à l’expansion/la colonisation arabe en Afrique et dans l’océan indien.