En cette journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, l’ARS communique :
L’ARS La Réunion a missionné l’Observatoire Régional de la Santé Océan Indien (ORS OI) afin d’exploiter l’enquête VIRAGE Outre-Mer sur les violences conjugales envers les femmes conduite en 2018.
Les résultats de cette enquête sont publiés ce 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Les principaux résultats montrent que 15% des femmes sont victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoints sur les 12 derniers mois, les violences psychologiques étant plus fréquemment déclarées. Par ailleurs, on constate des risques plus élevés de survenue de troubles mentaux, une consommation plus fréquente de substances psychoactives, un nombre de grossesses plus élevé et un désir de grossesse moins important. Cette étude permettra à l’ARS de conforter et de renforcer les actions inscrites au PRS, en lien avec les partenaires et professionnels concernés.
L’enquête nationale VIRAGE (VIolence et RApports de GEnre) menée en 2015 en métropole a été déclinée en 2018 par l’Institut national d’études démographiques (INED) à La Réunion et aux Antilles. Elle porte sur les violences subies par les femmes et les hommes au travail, dans les lieux publics, dans le couple et dans l’entourage familial. La précédente enquête sur les violences envers les femmes (Enveff) à La Réunion datait de 2002. Le Projet Régional de Santé (PRS) retient l’objectif de repérer, prévenir et prendre en charge les violences intra familiales, l’ARS La Réunion a missionné l’ORS OI pour exploiter les données régionales de l’enquête VIRAGE, dans le but d’identifier les spécificités du contexte socio-économique local dans la survenue de ces violences. Cette exploitation est centrée sur les violences vécues par les femmes dans la sphère conjugale au cours des 12 derniers mois. Elle s’attache à :
• explorer les fréquences des situations de violence et les circonstances de survenue
• les répercussions sur la santé des femmes
• les modalités de recours aux dispositifs d’aide et de soin
L’exploitation régionale révèle que depuis l’enquête Enveff 2002, les violences déclarées par les femmes au sein du couple à La Réunion sont restées stables. Les violences verbales sont, en revanche, plus fréquemment déclarées en 2018 qu’en 2012. Environ 15% des femmes en couple au cours des 12 mois précédant l’enquête sont victimes de violence conjugale.
L’enquête met en évidence les points suivants :
• la survenue des violences dans le couple est plus élevée pour les femmes jeunes, pour les femmes non cohabitantes avec le conjoint et pour celles ayant un nombre important d’enfants à charge. La séparation récente (entrainant souvent la décohabitation) est un marqueur très important des situations de violences.
• les violences conjugales, qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques touchent tous les milieux socio-économiques. Les prévalences des violences sont similaires quelle que soit la tranche de revenus personnels déclarés ou quel que soit le niveau scolaire. Par contre, les femmes déclarant des dettes sont trois fois plus exposées aux violences.
• Les enfants sont particulièrement exposés : dans près de 3 situations sur 10, ils sont présents lorsque le fait de violence se produit et la part des enfants vivant avec une mère victime de violence conjugale est estimée à 18%.
• Les femmes victimes de violences conjugales déclarent plus fréquemment avoir vécu des situations difficiles durant l’enfance, ont des risques plus élevés de survenue de troubles psychologiques (dépression, tentative de suicide) et une consommation plus fréquente de substances psychoactives (psychotropes, cannabis, alcool).
• le premier confident des femmes victimes de violences conjugales est l’entourage familial ou les proches. Le recours aux dispositifs de soins et d’aide est peu sollicité par les femmes, et lorsqu’il l’est, c’est vers le médecin qu’elles se tournent.