Ce week-end se tient la fête de l’ail à la Petite-Ile. L’occasion de pouvoir mettre en lumière cette production locale qui s’oppose à celle importée.
La production d’ail péi se porte bien. Les têtes sont petites et leur goût prononcé. Nous sommes en plein dans la saison de la récolte.
Si l’ail est généralement planté avant Pâques, comme le veut la tradition, les pluies n’ont pas rendu la tâche facile. "La production est très moyenne cette année. On a eu des conséquences d’après cyclone en mars, avril. Dans le sud, le temps reste humide", explique Éric Lucas, responsable de la cellule diversification à la Chambre d’Agriculture. L’île compte une trentaine de producteurs. Certains ont arrêté la culture de l’ail, en raison du problème de main-d’œuvre mais aussi "de la semence".
L’importé reste majoritaire
Son prix reste également élevé, "il faut compter entre 15 et 20 euros le kilo sur le marché de gros", explique Jean-Max Payet, directeur du marché de gros de Saint-Pierre. "Les producteurs sont plutôt satisfaits, là où ils ne le sont pas c’est suite aux épisodes de fortes pluies avec Belal ".
L’ail péi représente 5 % de l’ail vendus à La Réunion, contre 95 % d’ail importé. La Chine, Madagascar, ou encore l’Inde constituent les principaux pays à exporter l’ail vers notre île. Si l’ail venu d’ailleurs est quatre fois moins cher que celui de la Réunion, il n’empêche pas qu’il a vu son prix augmenter. "C’est lié au coût logistique. Les conteneurs coûte de plus en plus cher ", poursuit Eric Lucas.
Dans les commerces, comptez entre 25 et 30 euros le kilo d’ail péi. Son prix pourrait baisser dans les mois qui suivent ce début de saison.
Vers une plantation mécanique
La qualité de l’ail étranger n’est pas la même que celle que l’on produit sur les terres réunionnaises. "On essaye d’augmenter la quantité de surface, mais malheureusement cela est freiné par la semence. On a testé la plantation mécanique de l’ail et on va essayer de la développer. En jouant sur la mécanisation on peut avoir une marge de manœuvre pour concurrence l’ail de Chine, d’Inde..."
À La Réunion, quatre variétés sont principalement cultivées : l’ail gros bleu, l’ail vacoa, l’ail du cap et l’ail ti rouge. Les lieux de productions sont à Petite-Ile, Saint-Leu, Cilaos et Saint-Paul.
Pour 2024, on peut s’attendre à près de 200 tonnes d’ail péi. En 2023 c’était beaucoup moins, et pour cause : "l’année dernière il y avait trop de pluie et de la pourriture blanche. Cette année ça peut aller niveau sanitaire" souligne Éric Lucas.
Pour pouvoir profiter de l’ail réunionnais, les consommateurs pourront en retrouver du 25 au 27 octobre à la Petite-Ile à l’occasion de la Fête de l’Ail au domaine du relais.