Le gouvernement pourrait mettre fin à l’aide au logement pour les étudiants non-boursiers. Les syndicats étudiants s’insurgent contre une mesure jugée "scandaleuse".
Les étudiants non-boursiers privés d’aide au logement ? La possible mesure fait grincer les dents de l’Unef (Union nationale des étudiants de France). Bercy propose, dans le cadre des prévisions budgétaires qui devraient aboutir à une économie de 50 milliards d’euros sur les dépenses publiques, la suppression des aides au logement pour les étudiants non-boursier.
L’Unef parle d’une "mesure scandaleuse". "La mesure d’économie présentée revient à supprimer, pour 44% d’étudiants réunionnais, une aide comprise entre 150€ et 200€ par mois", s’insurge le représentant étudiant. Stéphane Maillot, président de l’Unef Réunion, dénonce une "mesure antisociale" qui "rendrait les étudiants plus dépendants de leurs familles, elle-mêmes frappées par la crise".
Il ajoute : "La suppression des aides au logement signifierait une double peine pour les 44 % d’étudiants exclus du système de bourse qui se verraient désormais privés de la seule aide à laquelle ils ont droit."
Le logement des étudiants reste un point noir à La Réunion. L’Unef met en avant son enquête régionale de la rentrée 2013. Le coût moyen d’un logement est de 378 euros à La Réunion. Le loyer reste le premier poste de dépense pour les étudiants.
"En supprimant brutalement un tiers de leur revenu, cette mesure empêchera des jeunes de rester dans leur logement, et donc de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur", précise l’Unef. Le syndicat étudiant pointe par ailleurs du doigt le manque de chambres disponibles au Crous (1 100 chambres pour 18 000 étudiants) qui oblige les demandeurs de logements à se tourner vers le privé.
La mesure de suppression de l’aide au logement avait déjà été avancée par le gouvernement Fillon en 2010, et avait été abandonnée sous la pression des étudiants. L’Unef menace le gouvernement d’une "franche confrontation" et rappelle son "opposition à toute remise en cause du caractère universel des aides au logement".
Un deuxième syndicat étudiant est monté au créneau ce lundi. L’Uni (Union nationale inter-universitaire) demande la "sanctuarisation" des aides au logement et "la fin du matraquage des classes moyennes, qui, loi de finance après loi de finance payent un trop lourd tribut pour financer la politique des gouvernements successifs".