Retour sur l’actualité de cette semaine, marquée par trois procès importants, le décès d’un jeune de 18 ans sur la route des Makes et une intoxication à la Poste de la Possession. La cour d’assises a ainsi condamné Nicolas Calpétard, jugé coupable du meurtre de sa concubine Elodie Boudia, à 30 ans de réclusion criminelle. Autre affaire examinée devant la cour d’assises cette semaine : le cas de Sandrine Suzanne comparaissant en appel pour le meurtre de sa grand-mère Thérèse Picardo. Reconnue coupable, la jeune femme a également écopé de 30 ans de prison ferme. Enfin, vendredi, des affichettes à caractère raciste placardées dans les locaux de la gendarmerie de Bras Panon ont suscité une vive polémique.
Lundi 23 mai
Ouverture du procès de Nicolas Calpétard devant la cour d’assises de Saint-Denis. L’homme de 27 ans, défendu par Maître Saïd Larifou est accusé d’avoir mortellement poignardé sa concubine Elodie Boudia le 28 juillet 2009. A l’époque, sa compagne avait trouvé refuge chez sa mère à Petite-Ile pour se protéger des coups de son conjoint violent. Celui-ci lui avait alors donné rendez-vous au stade de football pour discuter, Elodie Boudia, après avoir hésité, s’y était rendu. Mais à l’arrivée de celle-ci, Nicolas Calpétard lui a asséné plusieurs coups de couteau mortels devant plusieurs témoins (L’assassin présumé d’Elodie Boudia aux Assisses).
Dimanche, le volcan islandais Grimsvötn est entré en éruption. Un impressionnant nuage de cendres s’est élevé dans le ciel islandais, provoquant la fermeture de l’espace aérien islandais. Cet évènement pourrait avoir des répercussions jusqu’à la Réunion. La préfecture a décidé lundi d’activer le plan de pré-alerte du plan « gestion de crise dans le cadre du blocage du trafic aérien réunionnais » (Volcan Grimsvötn : la Réunion en pré-alerte) .
Depuis la révélation d’un rapport de 2006 mettant en évidence la présence d’amiante dans la caserne, les pompiers de Saint-Benoît ne décolèrent pas. Inquiets pour leur santé, les soldats du feu dénoncent l’attitude du SDIS, qui ne les a pas informés de la détection de cette substance dans les locaux et qui n’a pris aucune mesure de protection, pourtant nécessaire. Dans l’attente des résultats d’analyse, les sapeurs-pompiers restent mobilisés et ont déjà prévu différentes actions (Amiante : les pompiers montent au créneau).
« La vérité éclatera », a écrit Dominique Strauss-Kahn dans un courrier électronique envoyé à plusieurs membres du FMI et publié par la chaîne CNN. Inculpé pour tentative de viol, séquestration et agression sexuelle sur une femme de chambre de l’hôtel New-Yorkais Sofitel où il séjournait, DSK a bénéficié d’une liberté conditionnelle extrêmement surveillée. Niant les faits qui lui sont reprochés, le ténor socialiste explique dans cet e-mail les raisons de sa démission du poste de dirigeant général du FMI.
Mardi 24 mai
Le verdict est tombé dans l’affaire du meurtre d’Elodie Boudia après deux jours de procès au tribunal de Saint-Denis. Le jury de la cour d’assises a prononcé une peine de 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Nicolas Calpétard, jugé coupable d’avoir tué de plusieurs coups de couteau sa concubine et la mère de ses deux enfants le 28 juillet 2009. Le parquet général avait requis quinze à dix-huit ans de prison ferme pour Nicolas Calpétard, la cour est allée beaucoup plus loin, optant pour une peine de 30 ans. L’émotion était très vive pour les proches et la famille de la jeune Elodie, qui ont salué la sentence prononcée par des applaudissements. Mais aucune sanction judiciaire si lourde soit-elle, ne ramènera Elodie à sa famille, qui reste inconsolable (N.Calpétard condamné à 30 ans de réclusion criminelle).
Jean-Yves Sandalom, un Saint-Andréen de 53 ans, a été mis en examen mardi pour « violences volontaires ayant entraîné 45 jours d’ITT ». Les faits se seraient déroulés dimanche 22 mai. J.Y Sandalom rentre ivre au domicile familial. Une dispute éclate alors avec sa conjointe. Saisissant une casserole il lui renverse de l’huile bouillante sur le corps, provoquant de graves brûlures. Les jours de Dominique Sandalom, hospitalisée au service des grands brûlés, sont en danger. Son mari soutient la thèse de l’accident, mais le parquet n’a pas été convaincu par cette version puisque 4 circonstances aggravantes ont été retenues à son encontre, dont « préméditation » et « guet-apens » (Ivre, il asperge sa femme d’huile bouillante).
L’annonce de l’enlèvement des panneaux de signalisation des radars par le gouvernement va-t-elle réellement se concrétiser ? Pour les usagers de la route, les messages successifs envoyés par l’Etat finissent par ressembler à un réel cafouillage des autorités. En effet, devant la fronde des automobilistes qui se sont élevés contre cette mesure, Claude Guéant a annoncé mardi que cette suppression ne sera pas automatique. L’Etat laissera le choix aux départements de démonter ou non ces fameux panneaux. Au même moment, le ministre annonçait la mise en place de radars pédagogiques. Entre les différentes modifications et les nouvelles annonces, la réforme des radars n’a plus d’orientation claire pour les automobilistes, qui finissent par s’y perdre (Démontage des panneaux de signalisation : le gouvernement recule).
Mercredi 25 mai
Le jury de la cour d’assises de Saint-Denis a examiné dès mercredi une autre affaire dramatique. Sandrine Suzanne, aujourd’hui âgée de 27 ans, avait écopé en première instance de 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa grand-mère Thérèse Picardo, le 29 septembre 2007. Niant les faits, la jeune Saint-Pierroise a décidé de faire appel et a comparu cette semaine pour la seconde fois. Devant la cour et face à la famille de la gramoune, S.Suzanne a persisté à clamer son innocence. Pour les proches de la victime qui espéraient des aveux, ces propos ont été difficiles à entendre et ces nouvelles audiences sont synonymes d’épreuve. Pour rappel, Thérèse Picardo avait été retrouvée morte à son domicile le 29 septembre 2007. L’autopsie avait révélé l’effroyable violence de son meurtrier, qui lui avait asséné une dizaine de coups de couteau (Meurtre de Thérèse Picardo : une douloureuse épreuve pour la partie civile).
Depuis la publication des mauvais chiffres de la mortalité routière en avril, l’Etat a déployé un arsenal de mesures répressives. Parmi celles-ci : l’obligation du port du gilet jaune pour les conducteurs de deux-roues, mesure relativement mal accueillie par les motards, pour qui la question de la sécurité reste essentielle. Dans ce sens, la FFMC-974 (Fédération française des motards en colère) a organisé mercredi une « opération calmos ». L’objectif : interpeller les conducteurs de deux-roues pour leur rappeler l’importance d’être prudents sur la route. Pour rendre ce rendez-vous de sensibilisation convivial, des cafés et des viennoiseries ont été offerts aux motards (Opération Calmos : une piqûre de rappel pour les motards).
Mouvement de panique mercredi matin au bureau de Poste de la Possession. Des employés et des clients ont été intoxiqués par des émanations de produits de nettoyage. Des effluves d’acide chlorhydrique, utilisé par l’entreprise chargée de l’entretien des locaux, se seraient dispersés dans le système d’aération, provoquant la fermeture automatique des portes et bloquant plusieurs personnes à l’intérieur, au bord de l’asphyxie. Prises en charge par les secours et le SMUR, les personnes touchées ont pu rapidement être soignées. Une employée d’une cinquantaine d’années a dû être hospitalisée et transférée au centre hospitalier Gabriel Martin (Intoxication à la Poste).
Jean-Paul Belmondo et Catherine Deneuve avaient tourné en 1968 le film « la Sirène du Mississipi » à la Réunion, sous la direction de François Truffaut. A l’époque, le film n’avait pas rencontré le succès escompté, mais le tournage a laissé un souvenir inoubliable aux Réunionnais qui y avaient apporté leur contribution et avait marqué durablement la carrière de JP Belmondo. Marchant sur les pas de son père, Paul Belmondo s’est rendu cette semaine sur l’île pour réaliser un documentaire-fiction, racontant le tournage du film. Dans l’église de Sainte-Anne, son fils s’est replongé dans l’univers de ce film mythique (Sur les traces de Jean-Paul Belmondo).
La grippe semble faire son grand retour dans notre département. Si le nombre de cas détectés ne permet pas encore de parler d’épidémie, les pharmacies voient de plus en plus de clients touchés par la grippe saisonnière. L’institut de veille sanitaire appelle à la vigilance et invite les personnes à risque (plus de 65 ans, diabétiques ou souffrant de troubles vasculaires ou pulmonaires) à se faire vacciner (La grippe fait son retour à la Réunion).
Jeudi 26 mai
Surgine Fontaine et Cyrille Hamilcaro comparaissent devant la cour de Saint-Louis pour avoir vendu des terrains communaux qui n’existaient pas. A la barre du tribunal Correctionnel, Surgine Fontaine, l’ex-maîtresse de l’ancien maire de Saint-Louis et ancienne secrétaire de la direction de la Civis, est accusée « d’escroquerie, faux et usage de faux ». Mais la jeune femme ne compte pas porter seule l’entière responsabilité de la vente fictive de terrains agricoles. Se présentant comme une victime, elle a affirmé devant la présidente du tribunal Nathalie Ramage, que c’est l’élu –son ancien amant- qui avait orchestré cette vaste escroquerie (Surgine Fontaine à la barre : J’ai agi sur ordre de C.Hamilcaro).
En raison d’un exercice de sécurité dans le tunnel du Cap Lahoussaye, la route des tamarins s’est trouvée inaccessible aux automobilistes pendant quelques heures, provoquant d’importants embouteillages. Obligatoire, l’exercice consiste à simuler un accident sous le tunnel, afin de tester la réactivité et la coordination des services d’urgence dans ce type de situation.
Un accident grave s’est produit jeudi matin sur la route des Makes. Trois jeunes qui circulaient à bord d’une Opel Corsa pour se rendre à une formation ont perdu le contrôle de leur véhicule, qui a violemment heurté un muret. Dans le choc, le jeune de 18 ans a été grièvement blessé et malgré les soins prodigués par les secours, il a succombé à ses blessures lors de son transfert à l’hôpital. Avec cette nouvelle victime, le bilan des tués sur les routes s’est encore alourdi portant à 21 personnes mortes dans des drames de la route depuis le début de l’année (Accident sur la route des Makes : un jeune de 18 ans succombe à ses blessures).
« Ce soir, c’est carry poulet », cette inscription accompagnée du dessin d’une voiture de police en flammes figure sur un des tee-shirts de la marque « Pardon », l’entreprise de prêt-à-porter réunionnaise bien connue. Ce motif n’est pas du goût du ministère de l’Intérieur qui y voit « une atteinte à l’image de la police », pouvant inciter à la violence envers les forces de l’ordre. L’Etat a donc demandé à la marque de retirer immédiatement ces tee-shirts de la vente et de payer une amende de 100 euros par tee-shirt. Mais Peter Mertes, le patron de Pardon, a refusé de s’exécuter et contacté ses avocats. Le 31 mai prochain, il comparaitra devant le Tribunal de Grande Instance (Pardon assigné en justice).
Jeudi midi, 4000 marmailles ont été privés de déjeuner sur la commune de Sainte-Suzanne. A l’origine de ce jeun involontaire, la grève initiée par les agents de la commune, mobilisés pour une revalorisation de leur salaire. Prise au dépourvu, la mairie a organisé au pied levé la distribution de sandwichs via un camion frigorifique dans les différents établissements.
Vendredi 27 mai
Le procès impliquant l’ex maire de Saint-Louis Cyrille Hamilcaro et son ex amante Surgine Fontaine s’est poursuivi vendredi avec les plaidoiries de la défense. Principaux accusés dans cette affaire, ils son responsables d’avoir monté et organisé une arnaque basée sur la vente de terrains communaux virtuels, pour un préjudice financier total estimé à plus de 2 millions d’euros. L’ex maire de Saint-Louis risque 3 ans d’inéligibilité, deux ans de prison avec sursis et 30000 euros d’amende. Son ancienne maîtresse Surgine Fontaine a gardé tout au long des audiences la même stratégie de défense, consistant à accuser Cyrille Hamilcaro d’avoir été l’instigateur de cette escroquerie. La décision du tribunal correctionnel a été mise en délibéré au 16 juin prochain (Affaire Surgine Fontaine : le délibéré rendu le 16 juin prochain).
Suite d’une autre affaire, passée au crible par la justice cette semaine : celle de Sandrine Suzanne comparaissant devant la cour d’assises pour le meurtre de sa grand-mère Thérèse Picardo. Reconnue coupable d’avoir tué sa gramoune le 29 septembre 2007, le parquet a requis à l’encontre de la jeune femme 25 ans de réclusion criminelle, soit la même peine dont elle avait écopé en première instance. Ne cessant pas un instant de clamer son innocence, Sandrine Suzanne a livré 17 versions différentes des faits depuis son inculpation. La cour d’assises a finalement condamné Sandrine Suzanne à 30 ans de prison ferme (Sandrine Suzanne condamnée à 30 ans de réclusion criminelle).
La gendarmerie de Bras Panon se retrouve au cœur de la polémique. En effet, plusieurs documents à caractère raciste étaient affichés dans les locaux. Sur ces affichettes figurent un schéma des « Niktamères », stigmatisant les jeunes d’origine arabe. Plus grave encore, accompagnant ce dessin une description note « Un nouvel animal introduit en Europe de l’Ouest ». Révélée par le Journal de l’Ile, la présence de ces imprimés a provoqué un véritable tollé. Michel Lalande, le préfet de la Région a jugé ces dérapages racistes « inacceptables ». Les sanctions n’ont pas tardé à tomber. Dès vendredi, le commandant de la brigade de Bras Panon a été suspendu de ses fonctions. Parallèlement, deux enquêtes –au niveau administratif et au niveau judiciaire- ont été ouvertes (Dérapages racistes : deux gendarmes auditionnés).
Assigné à retirer du marché les tee-shirts « Ce soir, c’est carry poulet » par le ministère de l’intérieur, Peter Mertes, le patron de la marque Pardon, joue la carte de la provocation. Affirmant qu’il ne compte pas du tout obéir à l’assignation de l’Etat, il promet déjà un prochain tee-shirt sur l’affaire DSK (Peter Mertes ou l’art de la provoc).
Après vingt ans de travaux, le tunnel de basculement des eaux entre l’Est et l’Ouest a été inauguré. La fin de ce chantier colossal a été saluée par les élus présents, tel que le préfet de la Réunion Michel Lalande. Seule voix discordante parmi les responsables politiques : Stéphane Fouassin, le maire de Salazie qui a de nouveau exprimé son opposition à ce projet, qu’il juge pénalisant pour les agriculteurs salaziens (Inauguration du tunnel du basculement des eaux).