Trente cinq ans après la Loi Veil légalisant l’avortement, l’accès à l’IVG et à la contraception est encore compliqués selon un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales. Si avorter est un droit, y avoir recours reste difficile.
Alors que la France compte 200 000 avortements par an, le recours à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) est encore compliqué - tout comme la contraception -, selon un rapport de l’Igas (Inspection Générale des Affaires Sociales) remis aujourd’hui à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
Ce rapport recommande de "renforcer la prévention, en particulier en direction des jeunes".
Sur le département, le nombre de grossesses précoces est particulièrement important et ces mesures de prévention affiliées à la contraception apparaissent donc particulièrement nécessaires.
Selon l’Igas, "la prise en charge de l’IVG a marqué des progrès réels depuis la loi de 2001 portant le délai légal de dix à douze semaines afin de faciliter l’accès à l’avortement et à la contraception". Mais ces "progrès sont fragiles", 35 ans après la Loi Veil de janvier 1975 légalisant l’avortement.
La rapport de l’Igas relève la situation paradoxale de la France qui cumule "un taux de natalité très élevé, un taux de diffusion de la contraception par parmi les plus élevés au monde et un taux d’IVG qui reste à un niveau relativement important".
Pour en revenir aux problèmes d’accès à l’avortement, le rapport de l’Igas déplore que "les IVG tardives ne soient pas prises en charge partout".
Dans les grandes villes où une forte demande est enregistrée, les problèmes de délais persistent. Il faut savoir que le nombre d’établissements pratiquant l’IVG est passé de "729 en 2000 à 639 en 2006, réduisant de fait le choix quant aux méthodes d’Interruption Volontaire de Grossesse (par médicaments ou par voie chirurgicale)".
L’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) souligne que l’IVG chirurgicale est de moins en moins pratiquée. "Peu attractive financièrement pour les personnels de santé", cet acte chirurgical est en baisse et l’Igas regrette "un recours trop fréquent à l’IVG médicamenteuse".
++++Quant à la contraception : la France se caractérise par un recours particulièrement élevé à la pilule et l’Igas souligne la nécessité de promouvoir "des méthodes moins sujettes aux méthodes d’observance comme le stérilet".
Quant aux jeunes, bien que la Loi leur autorise un accès autonome à la contraception, ce droit est difficilement applicable dans les faits puisque les adolescents doivent présenter la Carte vitale de leurs parents pour se faire rembourser.
Le coût de la contraception est souvent trop élevé et les adolescents qui ne souhaitent pas informer leurs parents sur leur besoin de contraception peuvent être amenés à prendre des risques.
L’Igas stipule également que l’accessibilité aux centres de planification familiale demeure en outre "limitée" et l’Education Nationale ne joue pas suffisamment en matière d’éducation sexuellement malgré l’obligation légale mise en place depuis 2001.
Enfin, l’Igas prône aussi des "campagnes de communication sur la contraception" plus fréquentes constatant que cette information n’est pas ressentie comme une "priorité" dans les quartiers difficiles mais aussi dans le monde rural.
La ministre de la Santé a annoncé vendredi dernier qu’elle préparait des mesures pour "garantir un accès à l’avortement sur le territoire". Roselyne Bachelot a également promis "une consultation médicale gratuite et anonyme pour les mineurs". Elle a aussi souligné que le gouvernement allait augmenter de 10% la rémunération pour les établissements pratiquant l’IVG.
La ministre de la Santé présente également l’éducation sexuelle telle une priorité. En ce sens, elle annonce son intention de
"mettre le paquet sur l’information en milieu scolaire". Retrouvez ses déclarations dans
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Source : AFP