Le nouveau single & clip “Koman” du groupe de Saodaj sort ce vendredi 11 mars. Après les singles “Un Cri” et “Laz”, le nouvel opus de ce groupe hors du temps questionne le passé trouble et sanglant de notre île avec de nouvelles sonorités toujours aussi surprenantes et inattendues.
Esclaves légendaires, crimes irrémissibles et enfances bafouées ont marqué la chair et les esprits à La Réunion. Et, les cicatrices sont profondes. Le titre "Koman" de Saodaj est un devoir de mémoire pour apaiser les âmes pour que l’histoire ne souffre pas de l’oubli ou du déni.
Jonathan Itéma, l’auteur-compositeur du titre "Koman", questionne l’histoire. Elle part du constat que les quelques bribes du passé qui parviennent disparaissent sous l’implacable avancée du temps. Selon lui, il est de notre devoir de sauvegarder le peu qu’il nous reste.
À travers ce titre, l’auteur rend hommage à l’historien Sudel Fuma qui, de son vivant, a fait un très grand travail de mémoire pour la population Réunionnaise. Le titre a été mis en image dans l’ancienne usine de Pierrefonds par Tika Neversmile à la réalisation, avec l’œil photographique d’Eric Lafargue et le danseur Soul City Didier Boutiana qui y a apporté sa puissante fluidité.
Et un troisième titre pour le "Maloya nomade" cette année, avec les mélodies de Marie Lanfroy et Jonathan Itéma avant la sortie de leur album au deuxième semestre sur des thèmes s’inspirant de nos émotions de tous les jours : insouciance, engagement, amour, admiration, non-dits, guerre, etc…
“La Réunion dont on rêve est une Réunion autonome alimentairement, éveillée, et engagé dans les combats qui doivent être les nôtres aujourd’hui : l’écologie, la surconsommation, les violences faites aux femmes et la langue créole, entre autres”, soulignent-ils.
En tant qu’artistes et citoyens, ils portent ainsi un regard critique sur le monde qui nous entoure en questionnant ces dérives, mais aussi, en surlignant ce qu’on y trouve de lumineux, ce qui nous raccroche à l’espoir. “Une recherche perpétuelle d’équilibre”, disent-ils.
Ayant pour socle la musique traditionnelle locale, Saodaj s’inspire des zarboutans du Maloya tels que la famille Lélé, Lo Rwa Kaf, Gramoun Bébé, Danyèl Waro et la famille Gado, entre autres. Cependant, Marie Lanfroy et Jonathan Itéma nous expliquent que le Maloya nomade ne reste pas restreint à son territoire insulaire. Saodaj propose, en effet, un voyage à la rencontre des autres cultures.
“Notre musique, s’enrichit d’influences venues d’ailleurs comme : la chanson française, les chants moyenâgeux, le rock, la musique africaine et les musiques nordiques, pour ne citer que ceux-là”, disent-ils.
S’accordant la liberté nécessaire, car rien n’est gravé dans le marbre, il s’appuie sur l’intuition que notre tradition peut totalement correspondre aux exigences et aux goûts musicaux de notre temps. “Si tant est qu’on prenne la peine d’essayer de la faire rayonner dans cette mondialisation qui est notre aujourd’hui”, souligne-t-il.
Et, ça marche ! Où qu’ils passent, l’accueil y est chaleureux et les cœurs se laissent bercer par ces sonorités intemporelles.