Klowdy chante depuis qu’elle a 8 ans. Désormais auteure, compositrice, interprète, la jeune femme d’origine malgache et réunionnaise se confie à LINFO.re.
"Je chante depuis que j’ai l’âge de huit ans, j’ai commencé à chanter dans une chorale avec ma mère. Les chorales à Mada, c’est comme du gospel. On chante beaucoup, on danse", explique la jeune femme.
De fil en aiguille, en grandissant, elle commence à écrire ses premiers titres. "Je passais des mercredis après-midis entiers à composer, à faire des covers. Dans ma chambre, je pouvais vraiment rester 24 h voire 48 h non-stop, sans m’arrêter. Je chantais, je chantais. Ça a commencé vraiment comme ça."
Ça va faire six ans que Klowdy fait de la musique de façon professionnelle. C’est avec le titre Pou avansé, réalisé avec Toulou de Nirvana Studio, que tout a commencé. Pour ses titres, Klowdy essaie d’écrire en créole, en malgache aussi. "Pour moi, c’est une manière de vraiment refléter et de représenter mon identité et sur une production moderne. Il y a quelquefois des sonorités un peu plus malgaches, des rythmes de maloya."
Ses titres, Klowdy les qualifie de "métissés" et "d’engagés". L’année dernière, l’artiste a sorti un morceau qui s’appelle Makoa et qui parle de discrimination capillaire. "Makoa" signifie crépu en malgache. "J’avais envie de raconter un peu ce que j’ai vécu avec ma touffe de cheveux qui aujourd’hui, je la prône fièrement comme une couronne. Et j’ai envie, à travers ce morceau-là, d’inciter les plus jeunes à assumer ce qu’elles sont réellement", dit la jeune femme.
"Je pense que peu importe qu’on ait les cheveux vraiment cognés, bouclés, curly, en touffe, on a tous plus ou moins déjà vécu une sorte de discrimination. Pas forcément à La Réunion, mais peut-être en allant en métropole ou dans d’autres pays du monde. Parfois, ce ne sont pas des remarques plutôt méchantes. Parfois, ça va être des gens qui essaient de te toucher les cheveux. Les gens ne comprennent pas forcément ce que ça peut faire à la personne."
Son message pour les jeunes filles afros qui se lancent dans le milieu de la musique : s’assumer telle que l’on est. "Quand on s’assume et qu’on est en cohérence avec ce qu’on est, on peut regarder l’autre dans les yeux face à face. Donc on n’accepterait jamais que l’autre nous regarde comme ça. Au contraire, on va se regarder face à face", conclut-elle.