Ce jeudi 5 mai, une famille réunionnaise a été victime de propos racistes en métropole, alors qu’elle pique-niquait dans un parc. Kenzi, l’un des membres de la famille, témoigne pour Linfo.re.
C’est dans une vidéo publiée sur la page Facebook de Marie Labatrie que l’on peut voir qu’elle et sa famille ont été victimes de propos racistes de la part d’une femme en métropole. Kenzi, jeune papa de 23 ans présent lors des évènements, témoigne.
Encore choqué par les faits, le jeune homme explique : "On était dans un parc où il y a des enfants et du monde, on était tranquillement en train de manger quand tout à coup une femme qui promenait son chien est arrivée et nous a demandé où est ce qu’on se croit et qu’on est pas au restaurant ici". Sur ses mots, la famille se met à répondre, abasourdie : "On lui a demandé pourquoi elle nous dit ça et qu’est ce qu’on lui avait fait. Pour elle on avait pas le droit de manger là avec des marmites".
Kenzi poursuit : "Elle disait que ce qu’on fait est mal élevé, que ce n’est pas propre ce qu’on faisait. Alors ok on avait pas de sandwichs, on avait nos marmites et notre rougail, mais on profitait juste du moment". Il rajoute : "Et à un moment elle nous a dis qu’on envahissait la France et qu’on devait faire ça chez nous, mais on est tous français, je ne lui doit rien à cette dame moi. Les paroles sont assez fortes quand même, ça fait mal, on peut plus réagir comme ça en 2022, c’est abusé, il faut vivre avec notre temps".
"Après que je lui ai dit de nous montrer où est la pancarte qui stipule qu’on ne peut pas manger là, elle a appelé la police, il sont arrivés et ils nous ont malheureusement dit de partir. Nous ça fait plusieurs années qu’on fait ça, d’habitude on est même plus. On a toujours fait ça et je vois pas pourquoi on nous a dit de partir. Après on a été respectueux, on est parti mais bon", explique le jeune homme.
"On est encore choqué, j’ai eu ma grand-mère au téléphone et elle est toujours choquée aussi, les propos étaient forts, c’est la première fois qu’on est face à des propos aussi violents", explique l’homme. Malgré ces faits, Kenzi souhaite remercier les nombreux messages des réunionnais : "Aux noms de ma grand-mère, de ma tante, de ma femme et de moi-même, je voudrais dire merci aux réunionnais. On a reçu pas mal de messages, merci à vous et on continue à faire des pique-niques".
Pour rappel, lorsqu’une injure jugée raciste est publique, son auteur-e encourt jusqu’à 1 an de prison et 45.000 € d’amende (articles 29 alinéa 2 et 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881).