Simangavole, c’est un groupe qui réunit des femmes des différents coins de l’île : Saint-André, Trois-Bassins, Saint-Benoît et Saint-Denis. Le groupe a été fondé en 1998 par Katy Toave. À l’occasion du 20 désanm, la musicienne revient sur son parcours, de l’importance du maloya et la signification du 20 désanm pour elle.
"Nou fé un maloya tradisyonèl", lance d’emblée Katy Toave. C’est à partir de 17 ans, après avoir vécu en métropole, qu’elle commence à en chanter. Elle accompagnait ses frères en tant que choriste. Quand elle a commencé à faire du maloya, c’était avec des filles. Ensemble, elles faisaient des reprises de chansons maloya traditionnelles. Par la suite, elle commence à écrire et à composer.
"Mi koné pa si sé mwin la choisi maloya ou si sé maloya la choisi a mwin. Mé sé sak i reprézant a mwin le miyé."
Ses textes, elle les qualifie "d’engagés". Dans son premier album, elle a beaucoup défendu l’identité kaf à La Réunion. "Ça parlait de notre fierté d’être Réunionnais, d’être kaf. Et je me suis aussi beaucoup attachée aux droits des femmes, leur émancipation et aussi le respect dont elles ont droit."
Pour Katy Toave, le maloya n’est pas seulement une danse et une musique, mais représente également une partie de l’histoire et de la culture de La Réunion.
"Listwar maloya lé for, lé puisan. Sé in parti mon lidantité et a travèr li, mi gayn exprim sak mi lé au plu profon de mwin."
Qu’on joue ou non du maloya, pour la musicienne, il est important que les Réunionnais le préservent. "Pour se construire, je pense qu’il est important de savoir d’où on sort, son histoire, son identité. Pa gayn avansé et pou pu awar peur", fait-elle savoir.
D’ailleurs, Katy Toave dit observer une nouvelle génération de jeunes filles très engagées dans le maloya dans le courant des dernières années. "Ça fait plaisir. Mais des formations comme Simangavole, où il y a des femmes qui chantent et qui dansent du maloya, ça reste encore assez rare", souligne-t-elle.
Pour elle, le 20 décembre, date de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, est une date à ne jamais oublier. "Notre population est à majorité afrodescendante à La Réunion. Sé in date nou rapel tout’ sak la soubat’ la batay pou ke zordi nou gayn èt libre, 20 désanm sera toujours in date primordial dans nout listwar."
Sébastien Naïs