Karen a obtenu son permis de conductrice de bus alors enceinte de 7 mois : "Pa kapab lé mor san eséyé"

Karen est une mère de 4 enfants. Avant de commencer à conduire des bus, elle était fleuriste, une belle reconversion : "J’ai bossé dans plusieurs entreprises de fleurs, mais ma vocation première était de devenir conductrice de bus. C’était simplement un rêve, car à l’époque ce n’était pas un métier facilement accessible aux femmes", raconte-t-elle.

Un jour, lors de "la journée de la femme", pôle emploi avait organisé une journée d’information sur le métier de conductrice de bus :"A ce moment-là, j’ai une ouverture et c’est là que vient ma reconversion professionnelle. J’ai déposé ma candidature afin de suivre cette formation."

Alors qu’elle a obtenu une réponse favorable après quelques mois, Karen apprend qu’elle est enceinte de plus de 3 mois : "J’ai stressé car je voulais cacher mon ventre, je ne voulais pas arrêter la formation ni que ce soit un frein pour obtenir mon permis. C’était très difficile, mais j’ai réussi à obtenir mon permis alors que j’étais enceinte de 7 mois. Mon compagnon m’a beaucoup soutenu durant cette épreuve".

Pour Karen, être conductrice de bus il faut avoir du caractère et ne pas se laisser faire : "Il faut se faire respecter, le bus c’est un outil de travail. Mais grâce à mon métier je peux rencontrer des personnes, sympathiser et surtout vivre de sa passion. C’est une très bonne chose d’exercer un métier d’homme aujourd’hui, car on peut montrer aussi que les femmes sont capables et que tout est possible dans la vie ."

En plus de cette passion pour les bus, la mère de famille est également motarde : "C’est mon autre passion dans la vie, quand je ne bosse pas, je prends ma moto pour sillonner les routes, ça fait vraiment du bien."