Après avoir été alerté par Patrick Karam, Luc Chatel - ministre de l’Education Nationale - a décidé de révoquer le professeur en poste à la Réunion ayant tenu des propos à caractère raciste en juin dernier. Interrogé à ce sujet, Patrick Karam insiste sur le fait qu’il est absolument inacceptable de tolérer un tel comportement, d’où l’importance de sanctions exemplaires.
Suite aux propos racistes tenus un professeur de Lettres Modernes le 8 juin dernier lors de sa confrontation au tribunal correctionnel de Saint Denis, le Le Délégué interministériel Patrick Karam a immédiatement saisi le ministre de l’Education Nationale Luc Chatel afin que le professeur quitte l’île et fasse l’objet d’une sanction disciplinaire qui pourrait aboutir à sa révocation définitive.
Suite à cette saisine, Luc Chatel a informé Patrick Karam dans un courrier en date du 8 juillet 2010 que « l’Académie (de La Réunion) (...) engagera une procédure disciplinaire qui pourra au vu des faits, prononcer sa révocation définitive. »
Le professeur aurait notamment tenu des propos à caractère raciste dans le cadre d’une audience au tribunal correctionnel de Champ Fleuri le 8 juin dernier. « Je suis blanc et de toute façon, ici c’est des nègres et toutes des p... » aurait-il lancé.
"J’ai été informé de cette affaire par la sénatrice Anne-Marie Payet, de tels propos sont absolument inacceptables et il est indispensable que cet enseignant soit sévèrement sanctionné et quitte la Réunion" explique Patrick Karam, contacté par téléphone cet après midi par la rédaction de Linfo.re.
"A la Réunion, le vivre-ensemble est une qualité de vie, c’est extrêmement important et des propos à caractère raciste ne peuvent pas être tolérés. Il est inacceptable que des personnes qui tiennent un tel discours puissent exercer dans la Fonction publique, plus particulièrement en outre-mer où la population est fortement métissée".
Patrick Karam poursuit en insistant sur les faits suivants : "Ce professeur a également un casier extrêmement chargé et très grave et si j’avais été au courant plus tôt de son comportement, j’aurais alerté Luc Chatel bien avant". Les éléments à charge contre le professeur sont effectivement saisissants : "condamnation par le tribunal correctionnel à cinq mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve avec obligation de soins et 1000 euros d’amende pour agressions sexuelles sur deux adolescentes, agressions verbales envers certains de ses élèves et envers des collègues féminines, étude d’un texte à caractère pornographique et violent et donc non approprié pour des élèves de seconde, état manifeste d’ébriété, comportement non-conforme à l’obligation de correction et de dignité dans les agissements et les propos...".
"Les racistes n’ont pas leur place en Outre-Mer, tout comme en métropole. C’est une mise en danger pour le vivre ensemble qui est une vraie qualité de vie à la Réunion. Au moment où en France on s’interroge sur l’identité Nationale, la Réunion apparaît comme un vrai modèle. C’est un laboratoire pour savoir vivre ensemble. Les Réunionnais peuvent compter sur moi pour protéger leur respect. Des propos racistes doivent immédiatement être sanctionnés. D’autant plus pour un enseignant qui fait face à la jeunesse. Pour le Gouvernement comme pour moi-même, la tolérance zéro s’impose pour les racistes" affirme Patrick Karam.
Pour rappel, le délégué interministériel à l’Outre Mer a également été le premier à tirer la sonnette d’alarme suite aux propos tenus par l’ex-préfet Girot de Langlade condamné en 2009 pour avoir proféré des injures à caractère raciste à l’encontre de trois agents de sécurité à l’aéroport Orly à Paris.
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