Ce jeudi 1er décembre marque la journée mondiale de lutte contre le SIDA. À La Réunion, 1 002 personnes séropositives sont suivies, soit deux fois plus qu’il y a deux ans. Face à la méconnaissance qui sévit concernant cette maladie, des actions de dépistages et de prévention sont mises en place sur l’île, en ce jour.
Le VIH, virus du sida, a été découvert chez l’homme dans les années 1980. Il s’agit d’une des maladies sexuellement transmissibles les plus dangereuses. En effet, en 2021, l’épidémie a fait 650 000 victimes. Depuis, les soins ont beaucoup progressé, mais aucun vaccin n’a encore vu le jour. Toutefois, des traitements expérimentaux voient le jour afin d’essayer de guérir du sida.
Partout sur l’île, il est possible de se faire dépister de façon anonyme et gratuitement. Toutefois, les Réunionnais ne sont pas suffisamment nombreux à sauter le pas. De janvier à octobre 2022, les hommes ont été plus nombreux que les femmes à se faire dépister, soit 77% contre 23%. En ce laps de temps, ce sont seulement 35 personnes qui ont été dépistées.
"Le premier message qu’on souhaite transmettre c’est "allez vous faire dépister." Une fois dépisté, si on est séropositif, on peut se faire soigner pour pouvoir vivre, si on se fait dépister à temps", explique Maroni, président de l’ARPS (association réunionnaise pour la prévention des risques liés à la Sexualité.)
Dans les années 1980, le VIH était qualifié de "cancer gay" aux États-Unis, car il semblait, tout d’abord, ne toucher que les hommes homosexuels. Même si les découvertes ont permis de démentir cet a priori, celui-ci persiste. La maladie est d’ailleurs victime de divers préjugés, aujourd’hui.
"Il y a encore certains préjugés, certaines méconnaissances, des stigmatisations qui remontent à plusieurs années et qui restent. Par exemple, "fé attention, de moun maigre na sida, c’est une maladie d’homosexuel." Alors que les chiffres montrent que les hétérosexuels sont plus touchés par le VIH. Ces préjugés font que les gens prennent des risques", ajoute Maroni, président de l’ARPS.
Selon lui, la maladie est également un sujet tabou, car la méconnaissance à son propos entraîne des craintes. "Les gens ont peur de la séropositivité, de la contamination, alors qu’on peut faire un câlin à un porteur du virus, on peut l’embrasser, on peut boire dans son verre sans attraper le virus."