À La Réunion, les contrôles de la douane sont fréquents. Peu importe si les marchandises arrivent par voie maritime, aérienne ou postale. Construire un réseau de contrefaçon est donc assez difficile. Pourtant, "il y a des magasins qui vendent uniquement de la contrefaçon", explique une douanière. Certains contrebandiers arrivent donc bien à passer outre les saisies...
Ce jeudi 24 juin, c’est l’occasion de rappeler l’engagement de la douane française pour assurer la conformité des marchandises aux normes et la protection des territoires et des citoyens.
Selon le ministère de l’Économie et des Finances, 5,64 millions d’articles ont été saisis en 2020. Cela représente une hausse de 24 % par rapport à 2019. Le montant total de ces saisies est estimé à 280 millions d’euros.
Sur le site, ils donnent le détail des saisies. Les vêtements, chaussures et accessoires figurent en première place avec un total de 798 000 articles saisis. Ensuite, ce sont les jeux et jouets : ils représentent 473 000 des articles saisis. Avec 439 000 articles, les timbres sont en troisième position. Depuis la crise du coronavirus, les masques de protection contrefaits sont monnaie courante : ils représentent 298 000 des saisies.
Les saisies réalisées par la douane privent notamment les réseaux criminels et l’économie souterraine d’un important apport financier.
Le plus récent fait de contrefaçon date du 18 juin 2021. En effet, la brigade de recherches de la gendarmerie de Saint-Paul, assistée de la COB Saint-Leu, a interpellé 5 personnes dans le cadre d’un réseau, sur facebook, de revente de marques contrefaites de luxe (Lacoste, Kenzo, Hugo Boss, Vuitton,…). Une douanière explique pourtant que les marques ne sont pas la priorité : "En réalité, les médicaments et les pièces mécaniques sont plus surveillés que les marques. Des médicaments avec un mauvais principe actif ne soignent pas ceux qui les utilisent et les pièces défaillantes peuvent créer des accidents..."
Selon elle, les plus grandes quantités de contrefaçons passent par le Grand Port Maritime de la Réunion. "Les volumes d’articles saisis sont plus importants, car ils sont dans les containers. À l’aéroport, les voyageurs ont uniquement deux valises. Cela laisse peu de place pour la contrefaçon !" affirme la douanière.
Par ailleurs, avec les restrictions sanitaires liées à la Covid-19, les contrôles postaux ont été intensifiés. "Les contrôles sont réguliers au niveau des frets et de la poste. Avec le coronavirus, il y a eu moins de vols, alors que les postiers, eux, ont travaillé davantage." raconte-t-elle.
Récemment, les douaniers auraient intercepté des parfums envoyés par voie postale. Pas si facile donc, de vivre de la contrefaçon sur l’île, notamment car les portes d’accès sont strictement contrôlées.