Ce mercredi 28 septembre marque la journée internationale du droit à l’avortement. Un droit "fragile" et pourtant essentiel à l’émancipation des femmes dans la société. Évelyne Corbière, secrétaire générale de l’UFR (Union des Femmes Réunionnaises), rappelle l’importance de la mise en place de cette journée.
Pour Évelyne Corbière, le droit à l’avortement est avant tout le droit des femmes à disposer de leur corps, leur droit de décider si elles veulent être mères. "C’est inhumain d’interdire à une femme de faire des choix pour sa vie et sa santé. Avoir un enfant, c’est une décision que l’on prend et non qu’on nous impose", revendique-t-elle.
Selon l’UFR, le non-respect de ce droit entraîne plus d’avortements clandestins, mais aussi plus de grossesses, et plus de grossesses précoces, notamment. En effet, en France où le droit à l’avortement est respecté, les chiffres sont en baisse chez les femmes de moins de 25 ans et les mineures, selon une étude de la Drees, publiée ce mardi 27 septembre. Toutefois, elle révélait également que dans les départements d’outre-mer, les femmes ont deux fois plus recours à l’avortement qu’en métropole.
Avec les différentes lois et mesures mises en place en faveur du droit à l’avortement, dont la gratuité de la pilule du lendemain qui devrait entraîner une diminution des IVG, les mentalités ont évolué à ce sujet, selon l’UFR. "Il y a encore des freins, comme des gens qui essaient de dissuader les femmes d’avorter, mais ils sont moins nombreux, grâce aux lois", dit Évelyne Corbière.
L’accès à l’information, plus efficace de nos jours, tiendrait également son rôle. "Les femmes sont de plus en plus informées. Elles peuvent s’entraider, parler entre elles : il y a une véritable sororité. Aujourd’hui, les choses progressent, mais cela s’est fait au prix de la lutte de femmes qui ont milité pour leurs droits", ajoute la secrétaire générale de l’UFR.
En juin dernier, les États-Unis faisaient un bon de cinquante ans en arrière après que la Cour Suprême ait révoqué le droit à l’avortement. Un évènement qui a bouleversé le monde et qui a mis en avant la fragilité de ce droit. C’est pourquoi, pour Évelyne Corbière, cette journée internationale du droit à l’avortement a toute son importance : "cette journée nous rappelle que rien n’est acquis. Du jour au lendemain, tout peut changer."
Plus proche de nous, Évelyne Corbière s’inquiète pour ce droit à l’échelle de la France et de La Réunion. "Il faut être prudent face à l’extrême droite qui a tendance à mettre en péril les droits des femmes. C’est inquiétant quand on voit ce parti politique gagner du terrain aux élections ou même à La Réunion, ou de plus en plus de politiciens se revendiquent d’extrême droite", conclut-elle.